Le méga-procès contre les suspects de la débâcle débutera mercredi
attentats à Paris en novembre 2015. Au total, 130 personnes ont été tuées dans la salle de concert du Bataclan et ailleurs dans la ville. Voici ce que vous devez savoir sur l’affaire.
Que s’est-il encore passé le 13 novembre 2015 ?
- Lors d’un match d’entraînement entre la France et l’Allemagne au Stade France, trois kamikazes tentent d’entrer avec des ceintures de bombes.
- Ils échouent et se font exploser juste à l’extérieur du stade.
- Quelques instants plus tard, des gens sont assis sur des terrasses du centre de Paris lorsque des hommes armés ouvrent le feu sur eux.
- Un homme armé entre dans un restaurant et s’y fait exploser.
- Au même moment, trois hommes font irruption dans le Bataclan Theater, où se produisent les Eagles of Death Metal.
- Les auteurs tirent depuis le balcon avec des fusils automatiques pendant vingt minutes.
- Un groupe de personnes est également pris en otage. La police met fin à la situation d’otage, dans laquelle les auteurs meurent.
- Au total, 130 personnes sont tuées et plus de 350 personnes sont blessées. Les attentats sont revendiqués par le groupe terroriste EI.
Dix auteurs directs ont été identifiés, dont neuf ne sont plus en vie. Une vingtaine de personnes sont soupçonnées d’avoir participé aux attentats. Le djihadiste belgo-marocain de 28 ans Abdelhamid Abaaoud était le cerveau derrière les attentats, selon la police. Il a participé à la fusillade sur la terrasse et a été abattu quelques jours plus tard lors d’une descente de police.
L’un des suspects a pris la fuite, mais a été arrêté par la police six mois plus tard. Ce Salah Abdeslam est la seule personne directement impliquée qui est jugée. Il serait l’un des initiateurs des attentats et il était prévu qu’il se rende également au Stade France avec une ceinture de bombes. A la dernière minute, il a changé d’avis.
Ces dernières années, le Français n’a rien dit sur l’affaire. « Il est silencieux et n’a publié que quelque chose contre d’autres détenus », a déclaré l’expert français Niek Pas de l’Université d’Amsterdam lors d’une conversation avec NU.nl.
Le procès est un procès monstre et le plus important de l’histoire de France. « Essai gigantesque, c’est ainsi que les médias français appellent le procédé pour lequel ils manquent déjà de superlatifs. La justice française va sortir le grand jeu et a un dossier qui fait ensemble une tour de 53 mètres de haut. »
L’ensemble du processus devrait prendre environ neuf mois et, outre Abdeslam, se concentre également sur 19 autres personnes qui seraient chargées du soutien logistique des attentats. « L’attaque a été menée par des commandos, mais bien sûr ils n’ont pas agi seuls. Il y a tout un réseau en Belgique et de nombreuses personnes sont également jugées. »
Le procès débutera mercredi par la lecture d’un résumé du rapport d’enquête. A partir de fin septembre, victimes et proches seront entendus. Début novembre, la justice veut pouvoir interroger les premiers suspects, pour parler également au président d’alors François Hollande le 10 juin. Il a été évacué à la hâte du Stade France à l’époque.
En janvier, nous recevrons une réponse à la question de savoir si Adbeslam parlera ou utilisera son droit de garder le silence. En définitive, les plaidoiries des avocats débuteront en avril. Au moins trois cents avocats sont impliqués, cela peut donc prendre un certain temps avant qu’un verdict ne soit également rendu. Il est prévu fin mai ou début juin.
La salle d’audience construite spécialement pour le méga-procès.
L’attention des médias et du public est énorme pour le procès, qui se déroule dans le centre de Paris. Un élément important du processus est que les victimes et les proches survivants puissent enfin raconter leur histoire. Il ressemble également au procédé MH17 aux Pays-Bas. A Paris, deux cents personnes veulent partager leur histoire émouvante. « C’est très public. Ils ont construit une salle spéciale dans l’ancien Palais de Justice », explique Pas.
« Ce n’est peut-être pas si commode que le procès ait lieu au cœur de Paris, mais la justice a insisté pour sa valeur symbolique. » Tout a été mis à l’échelle jusqu’à la capacité maximale. Il y a des chambres supplémentaires avec des écrans de télévision. « Aux beaux jours, plus de trois mille personnes sont attendues, des centaines de journalistes seront présents. Tout est filmé. C’est permis car, selon la France, le procédé a une valeur historique. »
Parce que, selon Pas, on aura un aperçu de la façon dont la terreur s’est produite. « On peut y réfléchir une fois de plus et approfondir. C’est un moment très important pour la transformation collective de la France. »
Et il peut également y avoir un aperçu de la question de savoir si un attentat à Schiphol était également prévu ce même vendredi 13. Deux des suspects jugés ont pris le bus pour Schiphol le 13 novembre 2015. Ils ont acheté deux billets aller simple, sous de faux noms et avec de l’argent. Avec une valise et un sac à dos, ils se sont promenés dans l’aéroport pendant quelques heures puis sont revenus à Bruxelles un peu plus tard.
Des documents en possession de la justice française montrent que Schiphol a bien été mentionné par les suspects. Il y avait un soi-disant « groupe Schiphol », mais ce que cela signifiait exactement n’est pas encore clair. Il semble qu’il devrait aussi y avoir un attentat à l’aéroport de Schiphol, tout comme ce fut le cas plus tard à Bruxelles Zaventem. Car que faisaient ces deux là ? Nous pourrions obtenir une réponse à cette question dans les neuf prochains mois.
Le site mémorial du Théâtre du Bataclan.
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