L’Espagne et la France présentent aujourd’hui des chiffres d’inflation décevants. Et cela alors que la Banque centrale européenne (BCE) fait actuellement beaucoup pour juguler l’inflation. Selon Bert Colijn, macro-économiste senior chez ING, cela s’explique facilement. « Ces augmentations de taux d’intérêt auront un effet, mais il y aura quelques mois entre les deux. »
L’inflation en France et en Espagne a augmenté respectivement de 6,2 et 6,1 %. Il y a deux raisons à cela, dit Colijn. « Les prix alimentaires sont un facteur important qui fait grimper l’inflation là-bas. Mais ce qui est aussi très important pour la BCE : les prix des services. Ils montent toujours obstinément en ce moment.
Colijn pense que ces évolutions sont préoccupantes à Francfort, notamment au vu des chiffres de l’inflation pour la zone euro dans son ensemble, qui seront publiés jeudi.
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Nouvelle hausse des taux
L’économiste s’attend donc à ce que les hausses de taux d’intérêt de la BCE ne soient pas terminées pour le moment. « Nous pouvons presque affirmer avec certitude que les taux d’intérêt seront relevés d’un autre demi pour cent en mars. Et puis peut-être deux fois plus, peut-être dans une petite étape d’un quart de pour cent. Espérons que cela donnera des signes cet été que l’inflation sous-jacente est en baisse, ce qui est aussi un peu l’attente.
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Etats-Unis
Colijn voit que les États-Unis sont également aux prises avec une inflation élevée, bien que cela ait une cause différente. « Notre inflation a été alimentée par la crise énergétique. Aux États-Unis, c’était beaucoup plus petit, parce qu’ils n’ont pas de gaz russe là-bas. Dans le même temps, la demande y a été alimentée par l’énorme soutien économique de Biden. »