Les trois scientifiques sont des pionniers de la recherche sur l’intrication quantique. Il s’agit d’un état dans lequel de minuscules particules, telles que des photons, sont liées entre elles, quelle que soit leur distance. Cela signifie que si vous déterminez une propriété d’une particule, vous connaissez immédiatement le résultat pour l’autre particule. Bizarre si l’on sait que ces particules intriquées peuvent être proches les unes des autres, mais aussi dans des galaxies différentes. Ce n’est pas pour rien qu’Albert Einstein a qualifié cela d' »influence effrayante à distance ». Les lauréats du prix Nobel ont joué un rôle important en démontrant que ce phénomène de particules quantiques intriquées existe réellement et n’est pas une illusion.

« Je suis encore sous le choc, mais c’est un choc positif », déclare le physicien quantique Anton Zeilinger lors de la remise du prestigieux prix. Zeilinger a prouvé, entre autres, que la téléportation quantique – des informations qui se déplacent d’une particule intriquée à une autre – est possible, ce qui est important pour les ordinateurs quantiques, entre autres.

Leurs recherches « pionnières » ont ouvert la voie à de nouvelles technologies basées sur l’information quantique et la communication ultra-sécurisée, a déclaré l’Académie suédoise des sciences. Ils ont également ouvert la voie à des capteurs quantiques ultra-sensibles qui permettent des mesures extrêmement précises, comme celle de la gravité dans l’espace. La première révolution quantique nous a donné des transistors et des lasers, mais nous entrons maintenant dans une nouvelle ère grâce à l’utilisation de ces particules intriquées.

Déjà 116 prix Nobel ont été décernés à 221 lauréats depuis 1901. Seuls 4 d’entre eux étaient des femmes. Le plus jeune lauréat est Lawrence Bragg à 25 ans, le plus âgé est Arthur Ashkin à 96 ans. L’année dernière encore, l’Allemand Klaus Hasselman, l’Américain Syukuro Manabe et le scientifique italien Giorgio Parisi ont remporté le prix Nobel dans la même catégorie. Hasselman et Manabe ont été récompensés en tant que fondateurs de la recherche sur le climat et sur la manière dont les humains l’influencent. Parisi, d’autre part, a découvert comment des phénomènes apparemment aléatoires sont influencés par des règles cachées. Ensemble, les lauréats ont veillé à ce que nous puissions mieux décrire les systèmes complexes.

Le premier prix Nobel de 2022 a été décerné hier. Le scientifique évolutionniste suédois Svante Pääbo a reçu le prix Nobel de médecine pour ses recherches sur le matériel génétique d’hominines disparues. Des prix Nobel seront également remis pour le reste de la semaine. Demain c’est chimie.

Le prix renommé est accompagné d’un prix en espèces d’une valeur de 10 millions de couronnes suédoises (un bon 918 000 euros), d’une médaille unique conçue par Erik Lindberg, et bien sûr de nombreuses distinctions. Les prix seront officiellement remis le 10 décembre, date du décès d’Alfred Nobel.