Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont signé un pacte de sécurité. Les trois pays partageront leur technologie militaire et l’Australie recevra de l’aide avec des sous-marins nucléaires. Cela nuit à la France, qui pensait en réalité avoir déjà conclu cet accord. « L’Europe est laissée seule », déclare le correspondant américain Jan Postma.
« La France est déçue »
Le pacte s’appelle Aukus, l’acronyme de l’Australie, du Royaume-Uni et des États-Unis. « Ils étaient très enthousiastes lors de l’annonce de la Maison Blanche. Les Australiens sont désormais autorisés à construire des sous-marins nucléaires, les Britanniques et les Américains l’ont fait auparavant et maintenant les Australiens sont autorisés à y participer. Les trois pays partageront également des technologies dans le domaine de l’intelligence artificielle et du cyber, la technologie militaire du futur.
« La France est déçue, elle allait construire douze sous-marins électriques pour et avec les Australiens. Il s’agissait d’un accord de 90 milliards de dollars signé en 2016, ce qui représentait la plus grande commande de défense jamais réalisée par l’Australie. L’Europe est désormais laissée seule.
Avec cette démarche, les États-Unis tentent de renforcer leur position dans le Pacifique. Selon Biden, le pacte vise à faire face aux dangers du 21e siècle, et il fait certainement référence à la Chine, dit Postma. « Il espère que la Chine pourra désormais également garder une longueur d’avance sur la Chine dans le domaine technologique », déclare le correspondant américain, qui se demande quelles conséquences la vision américaine de l’Asie a pour l’OTAN.
L’UE n’est pas informée
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie n’ont pas dit à l’Union européenne qu’ils travaillaient sur une nouvelle alliance militaire. La Commission européenne a demandé aux trois pays des explications sur l’accord de sécurité qu’ils ont conclu mercredi et consultera les pays de l’UE sur les conséquences.
L’annonce du pacte a fait l’effet d’une bombe à Bruxelles. L’UE a récemment cherché à coopérer plus étroitement avec l’Australie et d’autres pays des océans Pacifique et Indien afin de contrer la montée en puissance de la Chine. Quelques heures seulement avant l’annonce des trois pays, la présidente de la commission, Ursula von der Leyen, avait révélé son intention de le faire dans son « discours du trône » annuel.
Mais la nouvelle alliance anglo-saxonne « n’a aucune conséquence sur les relations » avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, affirme la commission. « Qu’il s’agisse de politique étrangère, de commerce ou autre. »
Un porte-parole de la commission ne veut pas répondre aux questions sur les conséquences du cours des événements sur la confiance de Bruxelles envers Washington, Londres et Canberra. L’UE s’est également sentie surprise par d’autres mesures américaines récentes, par exemple le retrait d’Afghanistan.
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