Romano Prodi sera à Turin jeudi après-midi pour présenter son dernier livre écrit avec le journaliste Marco Ascione Strana vita, la mia, publié par Solferino dont je prends l’extrait publié ici.
Le professeur sera également l’invité du Corriere Torino pour un débat qui sera également diffusé le jeudi 14 octobre après-midi sur le site Internet et les réseaux sociaux du Corriere della Sera..
Avec le rachat d’Alfa, Fiat devient le seul constructeur italien de voitures de grande série. Fiat fait désormais partie d’un grand groupe international, le quatrième producteur mondial. Grâce à l’extraordinaire capacité de Marchionne, l’actionnaire italien Exor, héritier du capital de Fiat, est le premier actionnaire du groupe. Mais entre-temps, le processus d’internationalisation s’est effectué par une marginalisation progressive du rôle italien.
Mais entre-temps, le processus d’internationalisation s’est effectué par une marginalisation progressive du rôle italien. Notre capacité de production a progressivement diminué : bien qu’il soit toujours le deuxième plus grand pays manufacturier d’Europe, nous sommes passés de la quatrième à la septième place en tant que constructeurs automobiles, après l’Allemagne, l’Espagne, la France, la République tchèque, la Grande-Bretagne et la Slovaquie.
Par ailleurs, les analyses internationales mettent en évidence la marginalisation des centres de recherche qui avaient produit des innovations spectaculaires comme le Rail commun (le système d’alimentation monté sur des moteurs diesel et inventé par le physicien de Bari Mario Ricco), noter l’absence des processus d’innovation sur les voitures électriques, souligner qu’il n’y a pas d’usines modernes pour la production de batteries en Italie : nos usines fonctionnent à faible l’intensité d’utilisation et ne sont maintenus en vie que par une utilisation massive de l’argent public provenant des licenciements.
Les explications et justifications sont nombreuses et tournent pour la plupart autour de la faible productivité par rapport au coût élevé de la main d’œuvre. Mais pas vrai. Ce n’est plus vrai depuis plusieurs années : notre coût du travail, charges sociales comprises, est très inférieur à celui de l’Allemagne et de la France et rejoint désormais celui de l’Espagne.
Dans la future répartition des travaux de Stellantis, comme s’appelle le nouveau groupe né de la fusion avec PSA, on pourrait donc récupérer les positions perdues, mais ce sont les mêmes observateurs internationaux qui, examinant la composition du conseil d’administration, concluent que les pouvoirs de décision les plus importants, ils sont français. C’est précisément parce qu’ils pensent que la présence de l’État français, même quantitativement inférieure à celle d’Exor, est et sera déterminante, notamment dans l’hypothèse de décisions concernant l’emploi ou l’innovation, pour lesquelles les intérêts transalpins seront protégés, comme cela arrive toujours dans ces cas. Et c’est la raison pour laquelle Paris choisit si souvent de prendre des participations dans des entreprises pour ne pas avoir la responsabilité du contrôle, et donc de la gestion, mais pour sauvegarder les intérêts fondamentaux du pays.
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12 octobre 2021 | 21:48
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