En France, le cancer de la prostate est désormais reconnu comme une possible maladie professionnelle des agriculteurs et des salariés agricoles. C’est ce qui ressort d’un décret publié peu avant la rentrée. Selon le ministère de l’Agriculture de Paris, cela devrait compléter et faciliter les possibilités d’accompagnement des salariés agricoles concernés.

L’inscription du cancer de la prostate au tableau des maladies professionnelles permet d’indemniser les anciens ouvriers agricoles qui ont été exposés à l’insecticide chlordécone lors de leur travail, a expliqué le ministère de l’agriculture.

Selon lui, cette décision était attendue aux Antilles françaises notamment. Là, le chlordécone était utilisé pour lutter contre les charançons dans la culture de la banane. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a confirmé le lien entre l’exposition au chlordécone et le cancer de la prostate dans un rapport publié en juin dernier.

En France métropolitaine, la substance active a été interdite en 1990. Aux Antilles, en revanche, elle a été utilisée dans les bananeraies jusqu’en 1993 en raison d’une exception. Selon le ministère, les personnes concernées peuvent désormais contacter leur caisse de sécurité sociale et demander une indemnisation.

Le ministère de l’Agriculture a également annoncé son intention d’élargir le champ d’indemnisation des victimes ayant été exposées aux pesticides au travail en révisant la liste des maladies reconnues. L’accent est mis sur la maladie de Parkinson et le lymphome non hodgkinien. Parallèlement, le fonds d’indemnisation des atteintes à la santé causées par les produits phytopharmaceutiques (FIVP) devrait être augmenté.