dimanche 03 octobre 2021
L’ambassadeur s’est retiré
La déclaration de Macron a provoqué la colère de l’Algérie
Un commentaire critique du président français Macron a provoqué une grande indignation en Algérie. On parle de « déraillement ». Le pays nord-africain retire alors son ambassadeur de Paris – et prend de nouvelles mesures.
Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France se sont ouvertement intensifiées au cours du week-end : l’Algérie a rappelé son ambassadeur de Paris en colère contre les propos critiques du président français Emmanuel Macron. En outre, le pays nord-africain a fermé son espace aérien aux avions militaires français, comme l’a annoncé un porte-parole de l’état-major français. Récemment, le durcissement de la réglementation française des visas pour les personnes originaires d’Algérie, du Maroc et de Tunisie a également suscité des critiques en Algérie.
Comme l’a annoncé samedi la présidence algérienne, la colère en Algérie a été déclenchée par une formulation de Macron, selon laquelle un « système politico-militaire » était au pouvoir en Algérie. Le gouvernement d’Alger a rappelé l’ambassadeur Mohamed Antar-Daoud à Alger pour des « consultations ». La raison invoquée par la Présidence était que l’Algérie refusait de « s’ingérer » dans ses affaires intérieures. Les déclarations « non démenties » de Macron sont « irresponsables ».
Macron avait tenu des propos qui avaient provoqué la colère en Algérie, selon le journal français « Le Monde », lors d’une rencontre avec des descendants de combattants de la guerre d’Algérie en 1962. Le président avait déclaré que « l’histoire officielle » du pays avait été » complètement réécrit » en Algérie. Elle ne repose pas sur des « faits » mais sur un « discours fondé sur la haine de la France ».
Selon les médias, Macron a également déclaré que son homologue algérien Abdelmajid Tebboune était « pris au piège d’un système très dur ». Cela a été affaibli par le mouvement pour la démocratie, qui a conduit au renversement du prédécesseur de Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, en 2019. Le Monde a également rapporté que le président avait déclaré que le durcissement de la réglementation des visas n’affecterait pas les étudiants et les hommes d’affaires. Elle devrait « embêter les gens des classes supérieures » qui se sont habitués à obtenir facilement des visas.
De graves allégations contre la France
Le journal algérien « El Watan » a qualifié les déclarations de Macron de « dures » et a parlé d’un « déraillement ». Le site du média francophone « 24 h Algérie » a déclaré que Macron, comme tous les soi-disant historiens et intellectuels, « de la droite et de l’extrême droite n’était pas disposé à accepter l’héritage colonial français et les crimes coloniaux graves commis en Algérie et ailleurs en Afrique. » devaient être reconnus ».
Dimanche, on a appris qu’Alger avait fermé son espace aérien aux avions militaires français. La France utilise normalement l’espace aérien algérien pour des vols vers la zone du Sahel, où sont déployées les troupes françaises de l’opération anti-jihadiste Barkhane. Le colonel français Pascal Ianni a déclaré que la décision algérienne « ne suscitait aucune inquiétude au début ». Les équipages de conduite doivent ajuster leurs plans de vol, mais les opérations réelles ne sont pas affectées.
Les troupes françaises au Sahel sont en cours de restructuration. Macron avait ordonné le retrait des bases de Kidal, Tombouctou et Tessalit dans le nord du Mali. Le nombre de soldats devrait être réduit d’environ 5 000 actuellement à entre 2 500 et 3 000. La Bundeswehr est également déployée au Mali.