Bper se prépare à revoir l’offre de Banca Carige. Le contexte a changé depuis la mi-décembre, lorsque la première proposition a été présentée. Et cela a changé pour plusieurs raisons : la première est que la loi sur la conversion de la DTA est devenue une « loi », grâce à l’approbation de la loi de finances en fin d’année. Mais cela ne suffit pas. Le vrai, c’est qu’il y a désormais un nouvel acteur sur le terrain : Crédit Agricole Italia.
Ces derniers jours, la banque italo-française a à son tour présenté une proposition détaillée pour la banque ligure, quelque chose de plus qu’une simple manifestation d’intérêt. Et après des semaines d’impasse, le Fonds interbancaire (Fitd), actionnaire à 80 % de la banque et qui a laissé Bper dans les limbes pendant près d’un mois, a décidé que le moment était venu de choisir. Et il le fera lors de la réunion du Directoire convoquée lundi.
Et c’est précisément en vue de cette date que Bper a envisagé de mettre la main à son offre. A l’heure actuelle, un conseil d’administration n’a pas encore été formellement convoqué à cet égard mais il est fort probable, selon le Sole 24Ore, qu’entre aujourd’hui tard dans la soirée et demain une réunion extraordinaire se tiendra au cours de laquelle les éléments essentiels de l’opération seront « ajustés » : le prix de décollage et le besoin de capitaux. Deux pierres angulaires qui dans la première version ont vu une offre à 0,8 euro et une recapitalisation d’un milliard portée par le Fitd.
Maintenant, cependant, nous allons jouer de façon inattendue avec des cartes fermées, dans le but d’aller voir ce que le Fonds interbancaire a sur la table. En fait, rien n’a filtré sur les éléments clés de la proposition française, malgré la demande de Consob, et bien qu’au moins sur le papier il s’agisse d’une sorte de contre-offre publique d’achat, concurrente de celle de Bper. Une confidentialité peut-être justifiée par le fait que Crédit Agricole Italia, selon certaines lectures, se serait borné à manifester un certain intérêt.
Et pour cette même raison, en tant qu’événement non contraignant, il n’aurait pas été tenu de divulguer. Le fait est que l’intérêt d’Agriculture – qui a toujours opposé un « no comment » aux rumeurs – ne serait pas privé, précisément, de certains éléments. En revanche, ce n’est pas un mystère que l’institut transalpin souhaite consolider sa présence dans notre pays. Il l’a déjà fait en participant en 2017 au sauvetage des trois rives de Rimini, Cesena et San Miniato, une occasion à laquelle il avait déjà croisé le Fitd et sa haute direction. Et plus récemment à la conquête du Credito Valtellinese. Maintenant, visez donc à ajouter une nouvelle pièce.
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