LONDRES – BRUXELLES – La délicate question de la pêche a de nouveau créé des tensions entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Deux navires de la marine britannique et deux navires de la marine française patrouillaient dans les eaux autour de l’île de Jersey, territoire de la Couronne à 14 milles des côtes normandes, tandis qu’une soixantaine de bateaux de pêche français se rassemblaient devant le port de St Helier pour protester contre le nouveau Restrictions britanniques sur la pêche, considérées par Paris en violation des accords.
Défier les nouvelles conditions de pêche
L’accord sur les règles post-Brexit impose aux pêcheurs européens d’avoir accès aux eaux britanniques, sous réserve d’obtenir une licence de pêche britannique. Depuis quelque temps, les pêcheurs français se plaignent du côté britannique de la lenteur administrative dans l’octroi des autorisations. Par ailleurs, vendredi 30 avril, les autorités britanniques ont transmis à la Commission européenne des conditions nouvelles et particulières pour la pêche dans les eaux autour de Jersey, une île d’environ 107.000 habitants.
Un membre de la communauté explique : « Ils sont spécifiques aux zones de capture et de pêche. Ce sont des conditions acceptables si elles étaient fondées sur des critères scientifiques. Nous voulons vérifier soigneusement qu’ils le sont. Nous ne voudrions pas qu’ils discriminent les pêcheurs européens. De plus, des informations sur les nouvelles conditions de pêche nous ont été transmises deux heures seulement avant leur entrée en vigueur. Ce n’est pas correct ».
Selon les exigences punitives de la France
Selon le gouvernement français, les conditions d’obtention des permis de pêche révélées la semaine dernière par le gouvernement de Jersey sont plus complexes et punitives que prévu et des dizaines de pêcheurs n’ont pas reçu le feu vert. En représailles à l’échec de la résolution du problème, la ministre des Affaires maritimes Annick Girardin a menacé de couper l’électricité de l’île alors que l’électricité arrive à Jersey via des câbles sous-marins français. des Britanniques. Un tabloïd a rappelé que « même les nazis pendant l’occupation n’ont jamais menacé de couper l’électricité ».
Après la tension, le bon sens revient
Il n’en faut pas plus pour réveiller les tensions ataviques jamais résolues entre la Grande-Bretagne et la France, que le Brexit a déjà contribué à envenimer. Cependant, après les protestations et les menaces, le bon sens semble prévaloir. Jeudi après-midi, des bateaux de pêche français ont quitté la zone. Les deux parties ont déclaré que le dialogue est le meilleur moyen de résoudre le différend. Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré qu’il n’avait envoyé des navires de la Marine que pour « surveiller la situation » sans intervenir, bien qu’il ait exprimé sa pleine solidarité avec les autorités de Jersey.