Dans le conflit houleux des sous-marins entre la France, les États-Unis et l’Australie, le groupe naval français soumettra prochainement une « proposition détaillée et calculée » à l’État australien concernant les coûts d’annulation de la livraison convenue de sous-marins.
Le patron de l’entreprise, Pierre Eric Pommellet, a déclaré au journal français Le Figaro que l’Australie recevrait une facture « dans quelques semaines ». « L’Australie a mis fin au traité par commodité, ce qui signifie que nous ne sommes pas à blâmer », a-t-il déclaré.
« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui nécessite le paiement de nos frais déjà engagés et futurs », a déclaré Pommellet au journal. Il s’agit par exemple des frais de « démobilisation de l’infrastructure et de l’informatique » et du « regroupement des salariés ». Pommellet a réitéré : « Nous ferons valoir nos droits.
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Alors que le président américain Joe Biden et le chef de l’État français Emmanuel Macron tentent de parvenir à un rapprochement, le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré que Macron lui avait jusqu’à présent donné l’épaule froide.
Il avait tenté d’appeler Macron, mais cela n’avait « pas encore » eu lieu, a déclaré Morrison mercredi soir lors d’une visite à Washington. « Nous ferons preuve de patience, nous comprenons votre déception », a-t-il déclaré, faisant référence à l’accord sur les sous-marins rompu entre les deux pays.
Biden et Macron tentent de se détendre
Pendant ce temps, les présidents Biden et Macron ont convenu lors d’une conversation téléphonique de « consultations approfondies » entre leurs gouvernements, comme l’ont annoncé la Maison Blanche et l’Elysée dans un communiqué commun.
La déclaration des deux gouvernements a déclaré que les pourparlers devraient « créer les conditions d’une confiance » et proposer « des mesures concrètes vers des objectifs communs ». L’ambassadeur de France rappelé aux Etats-Unis, Philippe Etienne, doit rentrer à Washington la semaine prochaine.
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Selon les informations américaines, les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont également exprimés en personne en marge de l’Assemblée générale de l’ONU mercredi dernier. Biden et Macron souhaitent ensuite se rencontrer en personne en Europe fin octobre. Fin octobre, le sommet du G20 aura lieu dans la capitale italienne, Rome, avant le début de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
Fissure profonde entre les partenaires diplomatiques
Le différend sous-marin avait conduit à un profond fossé entre les deux pays historiquement alliés. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie ont annoncé la semaine dernière une alliance indo-pacifique, qui comprend également la construction conjointe de sous-marins nucléaires pour l’Australie.
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Parce que l’Australie a alors rompu un accord de sous-marin de plusieurs milliards de dollars avec la France, prévu de longue date, Paris était extrêmement contrarié. Le gouvernement français a qualifié l’échec de l’accord de « trahison » et a rappelé temporairement ses ambassadeurs de Washington et de Canberra.
L’Australie s’était plainte que les affaires avec le Naval Group, qui appartient en partie à l’État français, étaient en retard de plusieurs années et bien au-dessus du budget.
En 2016, Canberra a signé un contrat pour l’achat de douze sous-marins à moteur diesel. L’accord a été surnommé le « contrat du siècle » et a été évalué à 50 milliards de dollars australiens. Le contrat a ensuite été revalorisé à 56 milliards d’euros.
Selon le ministère français de la Défense, Naval Group avait déjà réalisé 900 millions d’euros de travaux sur les sous-marins. Selon le ministère, l’entreprise n’avait subi aucune perte car les travaux étaient couverts par les paiements australiens déjà effectués. (AFP)
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