Düsseldorf, Athènes, Tokyo, Paris Il a fallu 171 jours après les élections fédérales d’il y a quatre ans pour que le gouvernement prête serment. De nombreux observateurs à l’étranger doivent maintenant y penser lorsqu’ils voient les sondages actuels en Allemagne. Surtout, ils ont montré que les Allemands ne savent pas qui devrait les gouverner, selon le « Wall Street Journal » ces jours-ci.
Il y a une grande inquiétude que les négociations de la coalition pourraient prendre une durée similaire cette fois. Il est à noter que les partis populaires allemands ne dépassent plus les 30 pour cent, selon un membre européen du gouvernement en arrière-plan. Le danger d’un « parlement suspendu », comme on l’appelle en anglais, est grand.
Paris en particulier craint qu’un long jeu suspendu à Berlin ne mette à rude épreuve la présidence française du Conseil de l’UE, qui débute début 2022. Les élections présidentielles en France sont également prévues en avril. Ce n’est que peu de temps pour que le président Emmanuel Macron lance des initiatives de réforme des critères de Maastricht sur la dette nationale ou une coopération plus étroite en matière de sécurité dans l’UE avant sa propre campagne électorale.
« Dans un scénario très pessimiste, la présidence française de l’UE serait neutralisée par un gouvernement allemand faible ou absent », explique Éric-André Martin, expert des relations franco-allemandes au think tank Institut Français des Relations Internationales.
Si les négociations de coalition se prolongent jusqu’à l’année prochaine, cela pourrait également devenir un risque politique intérieur pour Macron. Une lutte entre les futurs partenaires gouvernementaux à Berlin sur la position sur la politique fiscale dans l’UE pourrait avoir des « effets négatifs sur la campagne électorale française ».
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L’experte grecque en Allemagne Xenia Kounalaki du journal « Kathimerini » analyse que la plus grande préoccupation politique à Athènes est que des mois de négociations de coalition conduiront à une ingouvernabilité persistante à Berlin. « Cela paralyserait l’Europe dans une phase critique après la pandémie, le retrait d’Afghanistan et au vu des enjeux de la politique climatique. »
Le politologue japonais Takumi Itabashi de l’université Seikei s’inquiète également d’un éventuel vide du pouvoir au sommet de l’Allemagne. « La politique des partis allemands est devenue plus difficile et ‘néerlandaise' », dit-il au vu du fait que trois partis sont nécessaires pour une majorité gouvernementale. « Dans tous les cas, il faudra un certain temps avant qu’un accord de coalition ne soit trouvé.
Et une fois la coalition tripartite trouvée, Itabashi craint qu’elle ne soit faible. « Le prochain gouvernement doit prendre les grandes décisions politiques que Merkel a laissées inachevées. »
Suite: C’est ainsi que d’autres pays voient l’ère d’Angela Merkel