Employés espionnés depuis des années : amende d’un million de dollars pour Ikea en France

Etat : 15.06.2021 13h44

Pendant des années, Ikea avait espionné les employés désagréables en France et créé des profils de clients. Deux anciens gérants ont maintenant été reconnus coupables – et le magasin de meubles doit payer une amende de plus d’un million d’euros.

En train d’espionner le personnel et les clients, Ikea a écopé d’une amende d’un million d’euros en France. Les juges du tribunal de Versailles ont estimé que la filiale française d’Ikea ​​avait fait de l’espionnage entre 2009 et 2012 pour enquêter sur des employés désagréables et créer des profils de clients mécontents.

Les syndicats accusent Ikea France de collecter frauduleusement des données personnelles, notamment via des fichiers de police obtenus illégalement, et de divulguer des informations personnelles sans autorisation. Les avocats de l’entreprise ont nié que l’entreprise ait eu une quelconque stratégie d' »espionnage général ».

« C’est un symbole »

Abel Amara, un ancien employé d’Ikea ​​qui a contribué à dénoncer la répression, a qualifié la décision de mesure majeure dans la défense des citoyens. « Je suis content qu’il y ait de la justice en France », a-t-il déclaré. Une avocate syndicale, Solène Debarre, a exprimé l’espoir que le verdict « ébranle certaines entreprises ». « Un million, ce n’est pas grand-chose pour Ikea, mais c’est un symbole », a déclaré Debarre.

Une société de sécurité privée s’est occupée des données

La fiche de divulgation « Canard enchaîné » faisait état en 2012 d’un espionnage systématique. Le service de sécurité de la filiale française d’Ikea ​​a chargé une société de sécurité privée en 2003 de fournir à l’entreprise certaines données confidentielles sur le personnel et les candidats – telles que des informations sur d’éventuels casiers judiciaires ou des relevés bancaires. Des informations similaires auraient été demandées à des clients impliqués dans un litige avec Ikea. Le syndicat FO a alors déposé une plainte contre des inconnus pour utilisation illégale de données personnelles.

Probation et amende

Le gestionnaire, qui était alors chargé de la gestion des risques, a reconnu devant le tribunal que 530 000 à 630 000 euros avaient été mis à disposition pour de telles enquêtes par an. Les instructions à son service étaient venues de l’ancien PDG d’Ikea ​​France, Jean-Louis Baillot. Celui-ci a nié les allégations, mais a été condamné à une amende de 50 000 euros et à deux ans de prison. Un autre ancien responsable a écopé de 18 mois de probation et de 10 000 euros d’amende. Sur les 13 autres accusés, certains ont été acquittés, tandis que d’autres ont également obtenu une libération conditionnelle.

Le groupe suédois a pris ses distances avec les pratiques alléguées. Après le début de l’enquête en 2012, Ikea a licencié quatre managers et modifié ses politiques internes. Plusieurs poursuites civiles intentées par des syndicats et 74 employés sont en instance.

Après le jugement, la société a déclaré avoir pris note de la décision. Vous nous permettez maintenant de regarder vers l’avenir.

Ikea France condamné à une amende de plusieurs millions pour espionnage du personnel

Cai Rienäcker, ARD Paris, 15.6.2021 · 14:52

Campion Roussel

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