« 100 % présent, sans téléphone », tel est le slogan du ministère français de l’Éducation nationale. C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : s’il devenait président, les téléphones portables disparaîtraient des salles de classe. Il a été élu en 2017 et banni en septembre 2018.
Le ministère donne plusieurs raisons pour interdire les téléphones portables. Par exemple, les adolescents doivent consciemment apprendre à utiliser leur téléphone et à se concentrer davantage les uns sur les autres plutôt que sur leur écran. Un « portable » sur la table est beaucoup trop distrayant pendant les cours et entraîne souvent des tracas : ils se cassent, sont volés ou sont utilisés pour prendre des photos et des vidéos embarrassantes, puis les transmettre. De plus, vous pouvez « y visionner des images violentes ou pornographiques ».
Grandi
Le système français est différent du système néerlandais. Jusqu’à l’âge de onze ans, les enfants fréquentent l’école primaire. Vient ensuite le collège, les premières années de l’enseignement secondaire. Après cinq ans, les élèves peuvent opter pour la formation professionnelle ou le lycée, une sorte de HAVO et VWO en un. Vous clôturez cette dernière étape par un ‘bac’.
A l’école primaire et au collège, le téléphone est interdit dans tout le bâtiment. Pendant les cours, mais aussi pendant les pauses, dans les couloirs et à la cantine, le téléphone ne doit pas sortir du sac et doit être éteint.
Au lycée, où certains élèves sont déjà adultes, les téléphones portables ne sont pas interdits par la loi. Les recteurs sont autorisés à fixer eux-mêmes les règles, mais dans la majorité de ces écoles, le téléphone de la salle de classe n’est pas autorisé à quitter le sac. Souvent, les écrans extérieurs sont autorisés à être allumés.
Les écoles sont libres de décider comment punir les adolescents qui enfreignent les règles. Cela va de la remise du téléphone portable pour le reste de la leçon à la détention ou à la punition.
Concentration
Il y avait des grognements des syndicats dans la perspective de la nouvelle loi. Les enseignants se sont demandé comment appliquer les règles et ont déclaré que les adolescents sont également sur leur téléphone portable tout le temps à la maison. Mais les enseignants en sont désormais satisfaits, explique Adrien Misson, du syndicat UNSA, qui enseigne également l’espagnol dans un collège.
« L’introduction s’est d’ailleurs faite très naturellement. On remarque vraiment qu’il y a plus de calme dans la classe et que les élèves sont mieux concentrés. Et ce que j’aime aussi : ce qui se passe en classe reste en classe. Tout à l’heure, je me demandais si j’étais ne pas être secrètement filmé ou photographié. »
« Les élèves n’ont souvent plus de montre, ils regardent leur téléphone », poursuit l’enseignant. « Mais si un message arrive, ils ne peuvent s’empêcher de le regarder. Avant l’interdiction, toutes ces choses étaient juste sur la table et vous pouviez voir ces yeux errer. »
Il existe cependant des exceptions à la règle. Par exemple, les étudiants handicapés ou ceux qui utilisent des applications sur leur « portable », par exemple pour surveiller une maladie, peuvent simplement allumer l’appareil. Et parfois, les enseignants souhaitent également utiliser des téléphones portables. Misson : « Je les laisse parfois enregistrer quelque chose, puis ils m’envoient le fichier audio. Très pratique pour voir comment est leur prononciation. »
problèmes
En pratique, il y a des crochets et des yeux. « Je préfère ne pas les prendre moi-même. Supposons qu’un tel appareil de quelques centaines d’euros vous échappe des mains ! Je demande toujours d’abord s’ils le rangent à nouveau. Si cela continue, je donnerai des sanctions, mais je m’en tiendrai à des affectations ou détention. Un de mes collègues a pris un téléphone portable et a accidentellement ouvert une conversation. Allez-vous encore avoir des problèmes avec ça.
C’est parfois difficile pour les adolescents, Misson le sait. « Ils font tout avec et certains en sont vraiment accros. Je remarque aussi parfois qu’ils sortent un stylo de leur sac puis jettent un coup d’œil à leur écran. Il arrive souvent qu’il ne soit pas éteint, mais sur silencieux. Pourtant c’est devenu normal pour tout le monde maintenant. »
Adolescents
L’homme syndical remarque également que les étudiants ont plus de contacts entre eux. « La communication est plus directe. Mais dès qu’ils sont autorisés, ils reviennent sur ce truc. Je pars parfois en voyage scolaire à Madrid et puis ils regardent plus leur écran qu’autour d’eux. Ce sont encore des adolescents, n’est-ce pas ? » t ils. »