Ça montre à partir de documents judiciaires obtenus par le New York Times a réalisé. L'enquête sur le scandale d'espionnage chez Ikea en France dure depuis environ un an et demi. L'affaire a été révélée lorsque des courriels internes à Ikea ont été publiés dans les médias français.
Selon le journal, les documents montrent qu'Ikea a engagé des enquêteurs privés. Les tarifs horaires varieraient de 80 $ à 180 $. Soit 110 $ à 247 $ par étude. Entre 2002 et 2012, Ikea France aurait transféré au total 475 000 dollars aux enquêteurs.
Récit de Virginie Paulin
Le journal décrit l'histoire de Virginie Paulin (53 ans). Elle a été licenciée début 2009. À cette époque, elle n'avait pas travaillé depuis un an parce qu'elle souffrait de l'hépatite C. Le motif officiel de son licenciement était qu'Ikea estimait nécessaire de remplacer définitivement son emploi.
Quelques mois plus tard, Paulin vient pour un entretien chez Ikea. Elle apprend alors qu'on la soupçonne d'exagérer sa maladie. Aucune preuve de cela n’a été fournie. Paulin n'a pas accepté le licenciement. Un an plus tard, un juge s'est prononcé en sa faveur ; le licenciement n'était pas bien motivé.
Une copie du passeport
Ce n'est que lorsque des courriels internes à Ikea ont été publiés dans la presse française l'année dernière que Paulin a appris jusqu'où ses anciens patrons étaient allés pour enquêter sur elle : un détective privé avait été assigné à son dossier.
Durant sa maladie, Paulin était partie au Maroc, où elle possède une maison. Elle avait l'autorisation de sa compagnie d'assurance pour le faire. L'un des courriels divulgués montrait qu'on avait demandé au détective s'il pouvait confirmer si Paulin était effectivement allé au Maroc.
Le détective a répondu par email : la femme avait bien voyagé au Maroc. Pour preuve, il avait joint au mail une copie du passeport de Paulin. Le détective s'est arrangé pour que quelqu'un se fasse passer pour un employé de la compagnie aérienne pour convaincre Paulin d'envoyer des copies de son passeport.
Paulin n'en revient toujours pas : « Jusqu'à ce que je voie ces emails, je ne pouvais pas imaginer à quel point ils me soupçonnaient, à quel point ils étaient paranoïaques. Ils croyaient vraiment que j'agissais. »
Les propres recherches d'Ikea
Ikea a mené sa propre enquête sur cette affaire après que les courriels ont été publiés dans les médias français l'année dernière. Cette recherche a permis de garantir que plusieurs administrateurs ont été licenciés. Mais Ikea a toujours refusé de commenter publiquement des allégations spécifiques. En novembre, le Financial Times a rapporté que deux Les PDG d'Ikea en France ont été arrêtés soupçonné d'espionnage du personnel et des clients.
À notre connaissance, Ikea n’a pas fait cela dans d’autres pays. On ne sait pas pourquoi Ikea France a espionné.