Il y a 60 ans, la plus grande tragédie de l’histoire du Tour

Le 11 juillet 1964 est un jour particulièrement sombre dans l’histoire du Tour de France, car il y en a plusieurs.

« Un terrible accident s’est produit aujourd’hui sur le parcours du Tour de France » C’est sur ces mots que s’ouvre l’actualité de Léon Zitrone sur l’ORTF. Ce jour-là des centaines de spectateurs avaient trouvé le lieu idéal non loin de la ville de Bergerac pour voir de près Anquetil, Poulidor, Darrigade, Janssen, Jimenez, les Bahamontes.

A un petit pont, au lieu-dit Port de Couze, la route fait un virage en épingle et les dieux du vélo doivent ralentir. Mais quelques minutes avant l’arrivée prévue du peloton, un tanker à grande vitesse rate son tour et fauche la foule de spectateurs. Le camion était venu ravitailler les hélicoptères de la Gendarmerie.


Le pétrolier a percuté la balustrade du pont au-dessus du canal Lalinde et s’est retrouvé dans la rivière. Le camion transporte une quarantaine de personnes dans les eaux du canal de la Dordogne quelques mètres plus bas. Les spectateurs réagissent rapidement et sautent à l’eau pour aider les victimes. Le bilan est lourd : neuf morts, dont trois enfants, et des dizaines de blessés.

Malgré ce terrible accident, l’étape n’est pas annulée et le peloton passe devant le lieu du drame quelques minutes après la chute. Bien des années plus tard, Jacques Anquetil admettra : « Ce 11 juillet est le pire souvenir que j’aiLes coureurs s’arrêtent, certains pleurent, d’autres ne veulent pas continuer. Au final, ils reprennent la route pour terminer l’étape, malgré la pire catastrophe de l’histoire du Tour.


Et juste ceci : l’étape a été remportée par Edward Sels, le lieutenant de Rik Van Looy. Sels a remporté quatre étapes du Tour 1967, 7 étapes du Tour en tout.


Le 12 juillet, au lendemain de la journée la plus sombre de son histoire, le Tour connaîtra l’une de ses étapes les plus mythiques : le duel entre Anquetil et Poulidor sur les pentes du Puy de Dôme.

Comme c’est souvent le cas, les choses reviennent rapidement à la normale, toute l’attention revient sur le sport et la tragédie passe au second plan. Mais sur les rives de la Dordogne, une stèle commémorative commémore à jamais les victimes du 11 juillet 1964.


Fausto


Albain Forestier

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