L’opposition à la Chambre des représentants est en colère parce que les partis de la coalition négocient en coulisses sur la nouvelle loi qui devrait obliger les services de streaming à investir un certain pourcentage de leur chiffre d’affaires dans des productions néerlandaises. Le SP estime que les discussions à ce sujet doivent se dérouler en toute transparence et a exigé un nouveau débat. Une majorité de la Chambre a appuyé cette demande aujourd’hui. Le vote de la loi a donc été reporté pour la quatrième fois consécutive.
Le problème concerne les amendements au projet de loi introduits par le VVD, le CDA, le PvdA et GroenLinks, qui se contredisent parfois. Celles-ci seraient ajustées dans l’accord afin qu’une majorité parlementaire puisse les accepter. Les négociations à ce sujet sont toujours en cours, rapporte l’ANP.
Productions hollandaises
Selon le projet de loi, des services tels que Netflix, Amazon Prime et Disney+ qui réalisent un chiffre d’affaires d’au moins 10 millions aux Pays-Bas doivent en investir au moins 4,5 % dans des productions néerlandaises. Le projet de loi a été envoyé à la Chambre des représentants en juillet de l’année dernière. Les partis politiques discutent toujours de la taille de la limite du chiffre d’affaires et du pourcentage qui devrait aller aux productions néerlandaises.
Les partis d’opposition de gauche aiment aussi l’idée qu’une grande partie de l’argent débloqué soit dépensée par des producteurs indépendants, et non par les services de streaming eux-mêmes. Le parti de coalition D66 est positif à ce sujet, mais le VVD est contre.
Aussi comédie et télé-réalité
Une autre pomme de discorde est le type de productions pour lesquelles l’argent peut être dépensé. Le projet de loi ne fait référence qu’aux films, documentaires ou séries.
Lucille Werner (CDA) estime que l’argent devrait pouvoir aller à presque tous les genres, y compris la comédie ou la télé-réalité, par exemple. Elle est soutenue en cela par le VVD. Ce plan se heurte à la résistance des partis de gauche et du D66.
Autres pays de l’UE
Avec la loi à venir, les Pays-Bas suivent les réglementations européennes qui obligent depuis 2018 les services de streaming à réinvestir une partie de leur chiffre d’affaires dans les pays européens.
La France oblige les grands services de streaming à investir 20 % de leur chiffre d’affaires français dans des productions européennes, dont 85 % doivent être francophones. De plus, les droits de ces productions doivent rester entre les mains des producteurs. Des obligations similaires s’appliquent déjà aux principaux streamers en Belgique, en Espagne et en Grèce.