La France, au régional Le Pen sous les attentes et le flop de Macron. Record d’abstention

PARIS. Marine Le Pen ne perce pas dans les équipes régionales de France comme le prédisent tous les sondages, notamment dans la maxi région du sud sur laquelle le Rassemblement national avait tout misé. L’extrême droite de Le Pen a perdu près de 9 points aux élections régionales françaises par rapport au vote de 2015, lorsque le Front national d’alors avait recueilli 27,73% des voix dans tout le pays au premier tour. Les derniers chiffres voient Les Républicains premier parti à 27%. Suivent le Rassemblement National (19,3%), les Socialistes et alliés (17,6%), les Verts et alliés (12,5%), En Marche et alliés (11,2%), La France Insoumise et alliés (4,2%).

Mais ce n’est pas la seule surprise du dernier tour des urnes avant la présidentielle de 2022 : la droite traditionnelle, les Républicains, donnés à mort, sont au contraire en tête et s’imposent comme le parti le plus voté au niveau national, juste devant le bloc. de la gauche. Aux alentours de 19%, le lépéniste d’extrême droite est détaché. Ça ne décolle pas, mais c’était plutôt attendu, La République en marche d’Emmanuel Macron, qui n’est au gouvernement d’aucune région et montre qu’en 5 ans il n’a pas réussi à s’enraciner dans le territoire. Le chiffre le plus sensationnel du premier tour – les scrutins sont prévus dimanche prochain – est cependant celui de l’abstention, qui selon les prévisions grimpe à un niveau record, entre 66,1% et 68,6%, selon les différents instituts. Un Français sur 3 a voté, un record négatif qui a battu le précédent, celui de 2010 qui avait enregistré 53,67 % aux urnes régionales. « C’est particulièrement préoccupant », a reconnu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Sortis de la pandémie, avec ces élections régionales reportées de trois mois pour tenter d’éviter un effondrement de la participation, les Français refusent toujours l’aventure lpéniste et récompensent la politique traditionnelle, les partis de droite et de gauche néo-gaullistes, qui reviennent dominer le pays. Un besoin de réflexion aussi pour Macron, qui voit sa création, La République en marche, au gouvernement mais absente du territoire. Pour le président, l’entreprise relance désormais son projet de pouvoir rester à l’Elysée. Dans presque toutes les régions, les candidats sortants d’un pays gouverné, au niveau territorial, par la droite et la gauche traditionnelles sont en tête.

La grande surprise, ce sont sans doute les Républicains, qui avaient été touchés en début de campagne électorale par la fuite de Thierry Mariani, qui s’est présenté avec le parti Le Pen dans la région où le Rassemblement national était favorisé (Provence-Alpes-Côte d ‘Azur) et qui a été moins votée que Marion Maréchal, la petite-fille de Marine, il y a 5 ans. Le sort de la région traditionnellement plus favorable à Le Pen, celle de Marseille et de Nice, se jouera dimanche avec le scrutin entre Mariani et le Musélier sortant, avec de fortes possibilités de convergence d’un sort au front républicain sur le candidat du droite modérée. Muselier et Xavier Bertrand, grand vainqueur dans les Hauts-de-France, au nord de Paris, où il a littéralement déchiré l’adversaire du Rassemblement national (47% contre 23%) sont les deux hommes qui semblent destinés à mener les destinées du juste dans les prochains mois. Une année au cours de laquelle pourrait émerger la possibilité d’un duel pour l’Elysée différent de ce qu’on croyait auparavant : non pas un rappel des Macron-Le Pen 2017, mais une contestation entre le président sortant et le représentant des néo-galilistes, entre la « nouvelle » politique du président et « l’ancienne » des néo-gaullistes.

Pour Marine Le Pen, qui avait semblé très confiante ces derniers jours, aux accents triomphalistes lors de ses visites sur le territoire, des moments difficiles se profilent si l’effondrement du consensus du parti se confirme, qui prendrait même 10 points de moins que les régionaux de 2015. . Un résultat en totale contradiction avec ce qui a été répété ces derniers jours par les sondages. Déjà ce soir, les premiers commentaires des analystes s’orientent vers la notion d’un « Le Pen n’est plus incontournable dans la course à l’Elysée » et « un Macron mutilé, qui sera probablement contraint de se lancer dans la longue course à la réélection ». avec un remaniement substantiel du gouvernement ».

Campion Roussel

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