La France va commencer cet automne à vacciner contre la grippe aviaire un groupe de canards dits Palmi. Il y a eu de nombreuses épidémies de grippe aviaire hautement pathogène (IAHP) chez ces canards à distance ces dernières années. Ils vont vacciner un groupe de ces canards Palmi dans le sud-ouest de la France. Une équipe de vétérinaires aviaires et d’autres experts surveillent le fonctionnement de cette vaccination. Si la vaccination réussit, le ministère français de l’Agriculture souhaite également appliquer cette stratégie vaccinale dans d’autres régions.
Depuis mai dernier, le ministère français de l'Agriculture étudie la faisabilité de la vaccination contre la grippe aviaire et les conséquences de cette approche. La France y réfléchissait car une nouvelle épidémie de grippe aviaire hautement pathogène s'est déclarée à grande échelle au printemps dernier, touchant principalement le sud-ouest de la France. Au total, 475 entreprises ont été touchées, principalement des élevages de canards destinés à la production de foie gras. En conséquence, un total de 1,3 million d’animaux ont été abattus, dont beaucoup l’ont été de manière préventive dans des exploitations situées à proximité d’exploitations infectées. Jusqu'en mai de cette année, le ministère français de l'Agriculture avait déjà versé 89,5 millions d'euros aux éleveurs de volailles concernés. Il s’agissait uniquement d’avancées.
La France a désormais décidé de commencer la vaccination en tant que premier pays d’Europe. La vaccination avec les tests de diagnostic appropriés devrait permettre de déterminer dans quelle mesure le vaccin fonctionne et s'il peut être utilisé en toute sécurité. Ce sont des vaccins dits tués. Les vaccins dits vivants sont dangereux en raison du risque de mutations. Le ministère français de l'Agriculture ne met à disposition que les vaccins relativement faciles à administrer pour les canards et non pour les poulets. Le ministère français de l'Agriculture étudie si les poules pondeuses et les parents peuvent également être vaccinés ultérieurement. Il est important de pouvoir distinguer clairement les animaux vaccinés des animaux infectés.
Coût
« Bien qu'aucun vaccin ne puisse supprimer complètement l'excrétion virale, le but de la vaccination est d'atteindre un niveau d'immunité collective qui empêche la circulation virale au sein et entre les élevages de volailles », expliquent les auteurs de l'étude française sur la vaccination contre la grippe aviaire. « Les coûts d’une telle stratégie semblent disproportionnés par rapport à l’impact des crises. Même si tous les éléments ne peuvent pas être quantifiés à ce stade », précisent les auteurs.
Dans une étude publiée mardi 19 octobre 2021, le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et de l'espace rural (CGAAER) décrit les conditions dans lesquelles une stratégie vaccinale contre l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) pourrait être déployée en France.
Difficultés sur les canards
Bien qu'il existe des vaccins pour protéger les poulets et autres volailles (gallinidés) contre l'IAHP due au virus actuel H5N8, il n'existe aucun vaccin pouvant être utilisé directement chez les canards destinés à la production de foie gras (filière palmipède). « Il est donc nécessaire de mener dès que possible des essais supplémentaires sur les candidats vaccins disponibles ou en développement », recommande le rapport de recherche.
De plus, les vaccins nécessitant une application unique et compatibles avec une administration massive (au couvoir) offrent la meilleure couverture vaccinale. « De tels vaccins existent actuellement pour les poulets, mais pas pour les canards. Les canards doivent être vaccinés par injection dans un élevage de canards. Cela nécessite deux injections », disent les experts.
« Identique à la vaccination contre les MNT »
Les auteurs français de l'étude sur la vaccination contre la grippe aviaire rapportent également que la vaccination n'a pas réussi à prévenir de nouvelles épidémies dans les pays où la grippe aviaire hautement pathogène est endémique. Selon un vétérinaire néerlandais, cela est exact car un suivi et un diagnostic adéquats font défaut. Si un pays connaît au moins une épidémie de grippe aviaire tous les trois mois, le virus est endémique (indigène), disent les experts. Le virus est alors effectivement présent toute l’année.
« La grippe aviaire pourrait à l'avenir devenir comparable aux MNT (grippe pseudo-aviaire) : elle survient occasionnellement, mais avec la vaccination, des épidémies et des abattages majeurs peuvent être largement évités », s'attend un vétérinaire néerlandais. « Il serait préférable pour l'opinion publique et le bien-être animal que les poules pondeuses élevées en liberté et biologiques puissent continuer à sortir toute l'année », estime le vétérinaire.