La France et l’UE en collision avec la junte malienne

International1 févr.’22 15:32Mis à jour le 17 février 22 11:22AuteurMarc van Harreveld

La France et ses partenaires de l’UE doivent décider comment ils veulent procéder militairement au Mali. La junte malienne a donné cette semaine 72 heures à l’ambassadeur de France pour quitter le pays. Un porte-parole du gouvernement français a déclaré à la radio que cela « ne peut pas continuer comme ça ».

Supporters de football maliens avec un portrait du colonel Assimi Goita ANP/AFP/Issouf Sanogo

Le Mali a expulsé l’ambassadeur de France lundi après avoir été mécontent des propos « hostiles » de hauts responsables français. Par exemple, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait précédemment fustigé le régime militaire, l’accusant de comportement « irresponsable ».

Force de maintien de la paix de l’ONU

Une force internationale de maintien de la paix de l’ONU est stationnée au Mali, où les jihadistes sont actifs, pour stabiliser le pays auquel participent plusieurs pays africains et européens. Cependant, les relations entre les dirigeants maliens et divers pays européens se sont considérablement refroidies. Par exemple, la junte militaire, arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État en 2020, a fait appel à des mercenaires russes qui, selon l’Occident, travaillent pour la Russie.

Escalade

L’expulsion du diplomate a suscité des critiques internationales. Par exemple, l’Allemagne, qui a toujours des troupes au sol au Mali, a qualifié la décision « d’injustifiée ». L’expulsion est intervenue une semaine après la rupture des relations diplomatiques entre le Mali et la France. Cela ne s’est pas arrêté là : les dirigeants ont également déclaré vouloir remplacer le français par le bambara comme langue officielle et ont exigé que toutes les troupes françaises quittent le pays.

incontrôlable

Les relations bilatérales entre la France et les autorités intérimaires du Mali se sont détériorées ces dernières semaines en raison de la proposition de l’armée malienne de retarder la transition vers la démocratie après deux coups d’État consécutifs au cours des 17 derniers mois. Pas plus tard que la semaine dernière, le ministre français des Affaires étrangères, Le Drian, a qualifié le gouvernement de transition malien dirigé par le putschiste Assimi Goita d' »incontrôlable » et d’illégitime. Et cela a déclenché la montée des tensions entre les deux pays.

CEDEAO

Incidemment, le Mali n’est pas seulement en conflit avec l’ancien colonisateur à l’Elysée, la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, a également rejeté la proposition du chef de la junte Goita de reporter les élections de cinq ans. Le Mali a été retiré du tableau de la CEDEAO et confronté à des sanctions économiques et financières qui ne trompent pas. Les mesures, à effet immédiat, comprennent la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales, à l’exception de certains produits essentiels, et le gel des avoirs du Mali auprès de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et au banques commerciales de la région.

2 coupés

Goita a joué un rôle clé dans l’éviction du président Boubacar Ibrahim Keita en août 2020, après quoi les autorités intérimaires du pays ont proposé une transition de 18 mois vers un régime civil, mais cette proposition a été rejetée. Keita est décédé le 16 janvier, 16 mois après sa destitution. En mai 2021, Goita a organisé un deuxième coup d’État et pris le pouvoir après avoir renversé les autorités intérimaires.

Cadice Lyon

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