La France est le premier pays au monde à interdire les vols intérieurs vers des destinations également accessibles en train en moins de deux heures et demie. L’objectif de la loi est de réduire les émissions de CO2. En pratique, cela concerne trois destinations en France, selon les organisations environnementales la mesure ne va pas assez loin.
En raison de cette interdiction, les vols entre l’aéroport d’Orly à Paris et Lyon, Bordeaux et Nantes ne sont plus possibles. Les liaisons entre l’aéroport Paris-Charles de Gaulle et Lyon et Rennes, ainsi qu’entre Lyon et Marseille, sont toujours possibles. Et les vols de Charles de Gaulle vers Bordeaux et Nantes sont également toujours autorisés, car le train met plus de deux heures et demie.
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L’interdiction fait suite à une consultation citoyenne, qui a présenté 149 propositions pour réduire les gaz à effet de serre. L’une d’elles était l’interdiction des vols sur des itinéraires pouvant être parcourus en train dans un délai de quatre heures. Avec les deux heures et demie actuelles, la loi finale va beaucoup moins loin que le projet initial.
Objections
En partie sous la pression de la Commission européenne, le gouvernement français a dû édulcorer les propositions. La commission a jugé qu’il devait exister des alternatives réalistes par chemin de fer pour interdire une issue de secours. La compagnie aérienne Air France-KLM a également émis des objections.
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Les critiques parlent de mesures symboliques. Selon l’association professionnelle européenne Airlines for Europe (A4E), l’interdiction des voyages a « des effets minimes sur les émissions de CO2 ». Néanmoins, le ministre français des Transports Clément Beaune parle d' »un symbole puissant », écrit-il sur Twitter.