UNECraignant des pannes d’électricité, le gouvernement français veut augmenter temporairement les anciennes centrales au charbon plus que prévu. À cette fin, les réglementations sur les émissions entrées en vigueur à la fin de l’année doivent être assouplies. La ministre de l’Environnement, Barbara Pompili, a initié un amendement correspondant, qui est actuellement en cours de consultation et devrait entrer en vigueur fin janvier. Avec l’amendement, les systèmes devraient être autorisés à être connectés au réseau pendant un total de 1000 heures pendant les mois froids d’hiver de janvier et février. C’est nettement plus que les 700 heures de fonctionnement réellement autorisées pour toute l’année.
La centrale à charbon de Cordemais près de Nantes et le bloc charbon de la centrale Emile Huchet près de Sarrebruck sont concernés. Avec une puissance de 1,2 et 0,6 gigawatt, elles ne peuvent produire qu’une fraction de la puissance des centrales nucléaires françaises, qui ont une puissance totale d’environ 61 gigawatts. En raison de travaux de maintenance et de difficultés techniques, seuls entre 43 et 51 gigawatts devraient être disponibles à partir des centrales nucléaires en janvier, prévoyait il y a quelques jours le gestionnaire de réseau RTE. « Le niveau le plus bas jamais enregistré pour le parc nucléaire à cette période de l’année », précise RTE. Du coup, le gestionnaire de réseau a accru sa « vigilance » dans l’alimentation électrique pour janvier.
Jusqu’à présent, aucun goulot d’étranglement d’approvisionnement
La montée en puissance prévue des deux dernières centrales à charbon françaises se déroule en vue des goulots d’étranglement imminents. « Cette mesure est nécessaire pour assurer la sécurité de l’alimentation électrique vis-à-vis des alarmes de RTE », écrit le ministre Pompili. Dans le même temps, le calendrier de sortie du charbon reste inchangé : la centrale Emile Huchet devrait être mise hors service fin mars, Cordemais devrait suivre en 2024. Cette dernière est exploitée par l’entreprise publique française EDF. , le premier par Gazel Energies, qui appartient au groupe énergétique tchèque EPH. La production d’électricité au charbon a déjà pris fin au Havre dans le nord de la France et à Gardanne dans le sud de la France.
On ne sait toujours pas s’il faudra vraiment utiliser les centrales Cordemais et Emile Huchet pour maintenir l’alimentation électrique. D’une part, cela dépend des conditions météorologiques. En l’absence de vague de froid à la fin de l’année, le gestionnaire de réseau RTE ne voyait pas de risque aigu d’approvisionnement dans sa prévision de fin décembre. Cela pourrait changer au cours du mois. De nombreux Français se chauffent à l’électricité, et le pire scénario est une combinaison de temps froid et d’absence de vent. Des éoliennes d’une puissance d’environ 17 gigawatts sont installées en France, mais la puissance réelle est souvent bien inférieure et était par exemple d’un peu moins de 2 gigawatts jeudi après-midi.
Reste en revanche à savoir quand les centrales nucléaires françaises, actuellement à l’arrêt, seront à nouveau raccordées au réseau. Cela vaut surtout pour les réacteurs particulièrement puissants de Chooz dans les Ardennes. Ils ont été éteints peu avant Noël après que l’exploitant EDF ait découvert des fissures dans les coudes du système d’injection de sécurité des réacteurs identiques de Civaux dans l’ouest du pays. Les premières investigations ont indiqué une corrosion sous contrainte.
Les réacteurs de Civaux devraient redémarrer fin mars et fin avril. Pour les réacteurs de Chooz, le redémarrage était auparavant prévu fin janvier. Jeudi pourtant, le gestionnaire de réseau RTE a annoncé que le même problème qu’à Civaux s’était produit dans l’un des deux réacteurs. Il ne pourra pas être remis en ligne avant la fin du mois d’avril. On ne sait toujours pas si cela s’applique également au deuxième réacteur de Chooz. Les enquêtes y sont en cours.