La France s'attend à ce que sa récolte de blé tendre tombe à son plus bas niveau depuis quatre ans cette année, alors que le plus grand producteur agricole d'Europe est aux prises avec des précipitations excessives qui nuisent aux perspectives de récolte.

Les prévisions de récoltes avaient déjà été revues à la baisse ces derniers mois en raison des pluies incessantes et du manque d'ensoleillement. Les températures douces favorisent également les maladies. Le blé tendre sert à la fabrication de biscuits, de céréales et d'aliments pour animaux. Le blé dur est utilisé pour les pâtes, le pain, le boulgour et le couscous.

Selon les données du ministère français de l'Agriculture, la production de blé devrait chuter de 15,4 % à 29,7 millions de tonnes cette année. C'est plus de 14 % de moins que la moyenne quinquennale. « En 20 ans, seules deux autres récoltes n'ont pas dépassé les 30 millions de tonnes, celles de 2016 et 2020 », précise le ministère. L'estimation, qui est susceptible d'évoluer au fil de la récolte, est proche d'une production d'environ 29,2 millions de tonnes en 2020.

La baisse de la production pourrait limiter les exportations de la France, qui vend beaucoup de blé à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La récolte française décevante intervient également au moment où les mauvaises conditions climatiques ont également affecté les récoltes d'autres grands exportateurs, comme la Russie. Le gouvernement américain s'attend donc à ce que les stocks mondiaux atteignent leur plus bas niveau depuis neuf ans.

Selon Météo France, ce printemps a été le quatrième plus pluvieux jamais enregistré en France. Cela a entraîné des inondations et des glissements de terrain dans tout le pays, y compris dans les zones agricoles. Les précipitations ont augmenté de 20 % en juin. Des pluies excessives, notamment juste avant le début des vendanges en juillet, peuvent affecter la qualité du blé et rendre les cultures plus sensibles aux maladies fongiques.

Certains dégâts sont déjà visibles. Selon les données du ministère de l'Agriculture, seulement 58 pour cent de la récolte française de blé tendre était jugée bonne ou très bonne au 1er juillet, bien en dessous du niveau de 81 pour cent de l'an dernier.