Il y a deux ans, le Parlement européen a approuvé l’interdiction. Le coup porté aux quelque 80 pêcheurs néerlandais a été énorme. Certains avaient beaucoup investi dans cette nouvelle technologie. Selon l’association professionnelle Visned, certains pêcheurs ont impliqué des montants allant jusqu’à 500 000 euros.
La moitié des pêcheurs ont immédiatement perdu leur permis d’utiliser cette technique. L’autre moitié, 42 pêcheurs néerlandais, a obtenu un report. Une partie a été autorisée à se poursuivre jusqu’au 1er juillet 2021 au plus tard.
L’initiative d’interdire la pêche aux légumineuses est venue des Français. Ils ont fait valoir que cette façon de pêcher est mauvaise pour la nature. De plus, les pêcheurs français souffriraient des pêcheurs de légumineuses hollandais au large des côtes françaises.
« Incompréhensible et injuste »
La ministre Carola Schouten de l’Agriculture n’était pas d’accord. Elle a soutenu les pêcheurs néerlandais et a qualifié l’interdiction d' »incompréhensible et injustifiée ». Le ministre a fait appel de la décision devant la Cour européenne de justice.
Schouten a estimé que la décision aurait dû être prise sur la base des meilleurs avis scientifiques disponibles et que les avantages auraient également dû être pris en compte. Par exemple, selon Visned, la pêche pulsée entraîne moins de prises accessoires, moins de carburant et moins de perturbation des fonds marins.
La Cour d’appel a jugé que les législateurs (les ministres européens et le Parlement européen) disposent d’un large pouvoir discrétionnaire et ne doivent pas se fier uniquement aux avis scientifiques.
Astuce pour la pêche commerciale
Pendant des années, le gouvernement néerlandais a arrangé des dizaines de licences de pêche aux légumineuses à Bruxelles avec la promesse que les navires seraient utilisés pour la recherche scientifique. Une astuce pour pêcher commercialement avec, la critique aussi, car la recherche scientifique a pris beaucoup de temps, découvert le NOS.
« Campagnes de diffamation émotionnelle »
L’association commerciale VisNed et le Vissersbond parlent dans un communiqué de presse conjoint d’une déclaration accablante. « Malheureusement, les faits scientifiques n’ont pas fourni de motifs suffisants pour que le tribunal annule la décision pour des motifs juridiques. »
La décision de la Cour européenne était la « dernière goutte » à laquelle « de nombreuses entreprises familiales qui aiment s’accrocher en cette période déjà difficile ». « La prise de décision en Europe pour interdire la technique de pêche au pouls est basée sur des campagnes de diffamation émotionnelle et non sur les meilleurs avis scientifiques disponibles », ont déclaré les porte-parole.
Le ministère continue de plaider en faveur de la pêche aux légumineuses
Le ministère de l’Agriculture parle d’une « déclaration décevante ». L’interdiction d’utiliser le chalut à impulsion électrique pour la pêche est fixée par règlement. Dans le rapport d’étape à ce sujet, « nous continuerons à prôner cette méthode de pêche, qui selon les recherches scientifiques est plus durable que le chalut à perche traditionnel », précise le ministère. Ce rapport d’étape aura lieu cet été.