Le gouvernement français reste juste à temps après l’échec d’un vote de défiance au parlement. Il a été soumis hier soir après que le président Macron a fait adopter des réformes controversées des retraites sans que le Parlement puisse les voter. La décision du président signifie, entre autres, que l’âge de la retraite en France sera relevé à 64 ans à partir de septembre. « C’est déjà la onzième fois qu’il fait cela avec une loi », déclare la correspondante France Eveline Bijlsma.
En France, des manifestations durent depuis des mois contre les réformes du système français des retraites. Et le parlement français, l’Assemblée nationale, ne pouvait pas non plus être d’accord avec une majorité absolue.
Le recours de Macron : article 49.3
Avec toute l’opposition, il était presque impossible pour Macron de mener à bien la réforme complète de la loi sur les retraites par la voie législative habituelle. C’est pourquoi, la semaine dernière, il a lancé l’article 49.3 de la constitution française : qui stipule qu’un projet de loi peut être adopté sans l’accord du parlement, à condition que le gouvernement survive à un vote de défiance. S’il était adopté, le gouvernement devrait démissionner et la loi serait renversée. S’il est rejeté, la loi et le gouvernement demeurent.
« Après avoir voté dans les coulisses, le gouvernement a à peine réussi », déclare Bijlsma. 278 députés ont voté en faveur de la motion, alors que 287 votes étaient nécessaires. Ce n’était pas aussi bruyant que la semaine dernière lorsque Macron a lancé l’article 49.3, mais l’opposition a également fait rage hier. Votre gouvernement est déjà mort, a déclaré l’extrême gauche. Un doigt du milieu à la Chambre des représentants, a déclaré le centre-droit. Mais après l’échec de la motion, les critiques de l’opposition ne devraient pas aider, les réformes du système de retraite sont devenues un fait.
70% des Français ne sont pas d’accord
Environ sept Français sur dix ne sont pas d’accord avec la réforme des retraites, mais le gouvernement a néanmoins survécu au vote de défiance. « Tous ceux qui sont contre la loi sur les retraites ne sont pas automatiquement contre le vote de défiance », explique Bijlsma. « Si une motion de censure devait être adoptée, Macron dissoudrait l’ensemble du parlement. Cela n’intéresse personne, les partis perdront des sièges et de nouvelles élections devront avoir lieu.
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Pourtant, le dernier geste n’appartient pas à Macron. « L’opposition va convoquer le Conseil constitutionnel pour vérifier les erreurs de procédure », déclare Bijlsma. Si des erreurs ont été commises, la loi doit être renversée. Macron lui-même pourrait également renverser la loi. Ce ne serait pas la première fois. En France, il est plus courant qu’une loi soit retirée parce que les protestations se poursuivent après la ratification. Mais quoi qu’il arrive, l’avenir de la France est loin d’être certain. « Il doit en quelque sorte retrouver son élan, mais ça va être très difficile. »
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