Le nouveau pacte de sécurité dans l’Indo-Pacifique continue de provoquer des explosions : une réunion prévue des ministres des Affaires étrangères avec la France n’a pas eu lieu. Le pacte est également critiqué par l’Allemagne.
En raison du différend sur un nouveau pacte de sécurité dans l’Indo-Pacifique, une réunion des ministres des Affaires étrangères entre les États-Unis et la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York a échoué. Interrogé mardi, le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas a confirmé que la partie française avait renoncé à sa participation à la réunion dite des quads initialement prévue mercredi. La raison est « qu’il y a du ressentiment du côté français, ce que je peux bien comprendre, et qu’il y a des choses à régler avant de pouvoir s’asseoir dans un tel format ». La réunion n’a pas été entièrement annulée, mais « juste reportée ».
Le département d’État américain a toutefois déclaré que les difficultés d’horaire étaient la raison du changement de plan. Les horaires sont dynamiques, il reste donc à voir si une réunion dans ce format aura lieu en semaine ou est nécessaire, a indiqué mardi soir (heure locale) un haut fonctionnaire du ministère. Mais elle espère que le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue français Jean-Yves Le Drian auront l’occasion d’échanger au cours de la semaine.
Le nouveau pacte indo-pacifique a créé une profonde crise diplomatique entre les États-Unis et la France. Le président américain Joe Biden, le Premier ministre australien Scott Morrison et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont lancé la semaine dernière une nouvelle alliance qui vise apparemment à contrer une menace militaire de la Chine dans l’Indo-Pacifique.
Maas écarte la France
Le pacte a brisé un accord sous-marin de plusieurs milliards de dollars entre l’Australie et la France, ce qui a provoqué des réactions de colère à Paris. Le président français Emmanuel Macron a temporairement retiré les ambassadeurs des États-Unis et d’Australie – une mesure extrêmement inhabituelle parmi les alliés.
Maas a également critiqué la nouvelle alliance de sécurité avec des mots clairs. « Ce qui a été décidé là-bas et la manière dont cette décision a été prise est irritant. Et cela donne à réfléchir non seulement pour la France », a déclaré le politicien du SPD à New York.