Le sucre doit être jugé encore plus strictement
Le nouvel algorithme évalue le sucre (et le sel) de manière plus stricte. C’est bien, mais cela ne reflète toujours pas le consensus scientifique actuel. La valeur de référence de 90 grammes de sucre par personne et par jour qui s’applique en Europe est beaucoup trop élevée. Un rapport publié en février 2022 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) montre que même de petites quantités de sucre peuvent être nocives pour la santé. Un groupe d’experts de l’EFSA est alors arrivé à la conclusion que « aucune limite supérieure sûre pour les sucres libres ne peut être établie ». Selon l’EFSA, la consommation de sucres ajoutés et libres doit être la plus faible possible. Le risque de nombreux problèmes de santé, tels que le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires, augmente à mesure que la consommation de sucre augmente, a déclaré le panel.
Les sucres libres sont les sucres raffinés ajoutés aux aliments et boissons, ainsi que ceux naturellement présents dans le miel et les sirops, ainsi que dans les jus et concentrés de fruits et légumes. Les sucres totaux sont tous les sucres présents dans l’alimentation, y compris ceux naturellement présents dans les fruits, les légumes et le lait.
Les règles européennes bloquent les souhaits pour la science
La « faiblesse en sucre » du Nutri-Score trouve son origine dans le règlement européen relatif à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires (FIC). Cela inclut une valeur de référence pour les sucres totaux de 90 grammes par adulte et par jour. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), quant à elle, recommande un maximum de 10 % de l’apport calorique quotidien sous forme de sucres libres. Selon le pays, l’âge, le sexe et les directives diététiques pour l’apport calorique quotidien, cela équivaut à 50 grammes de sucre par jour. Le problème selon le comité scientifique du Nutri-Score est que le règlement FIC fournit la seule valeur de référence internationalement reconnue disponible pour les sucres totaux pour l’Union européenne. Le Nutri-Score est basé sur les informations nutritionnelles obligatoires au dos de l’emballage, qui – entre autres nutriments – ne fournissent que des informations sur la teneur totale en sucre. Le Nutri-Score dans sa version actuelle n’est donc pas encore capable de faire la distinction entre les sucres libres, ajoutés ou naturels.
Le comité scientifique lui-même souligne dans son rapport : « Le comité scientifique reconnaît qu’inclure des sucres libres ou ajoutés au lieu des sucres totaux dans l’algorithme serait très pertinent d’un point de vue scientifique, mais estime qu’un amendement au règlement FIC s’impose en premier lieu. » Il s’agit d’un appel clair des scientifiques à modifier la législation de l’UE. Foodwatch exhorte la Commission européenne et le Parlement européen à modifier de toute urgence cette législation.
Fin en vue
La révision du Nutri-Score n’est pas encore terminée – la révision des catégories ‘Boissons’ (annoncée fin 2022) et ‘Fruits, Légumes et Noix’ (annoncée en 2024) reste à venir.
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