Cela ressort des décisions publiques récemment rendues par le tribunal d’arrondissement d’Utrecht et la cour d’appel d’Arnhem.
Client en faillite
Bart Creemers, 57 ans, était employé depuis 2003 par la filiale néerlandaise de la société de leasing franco-belge. Econocom. En tant que directeur stratégique de l’entreprise, il était responsable, entre autres, du grand centre de ressources clients, qui a fait faillite l’année dernière.
Juste avant la faillite de l’entreprise de soins de santé, Creemers s’est déclaré malade, après quoi le dossier du client a été observé par un collègue. Ce confrère étant tombé sur des irrégularités, Econocom a fait ouvrir une enquête par un détective de l’entreprise.
Factures élevées
Cela révélait, entre autres, que Creemers avait été impliqué dans le recrutement d’un ami consultant, qui allait donner des conseils au Centre de ressources. ce consultant, Piet Priemis de Talent House, a soumis de grosses factures à Econocom. Entre 2015 et 2020, l’entreprise lui a versé près de 2,2 millions d’euros.
Les enquêtes ont en outre révélé que Creemers avait par la suite reçu des sommes d’argent substantielles de l’ami consultant. Il a également fait payer à son entreprise plus de 60 000 euros de frais privés, y compris pour la fête d’anniversaire de sa femme et la fête de remise des diplômes de son fils.
Congédiement
Econocom a immédiatement licencié le directeur stratégique en mars 2020, en partie à cause d’un conflit d’intérêts. Selon l’entreprise, il s’était assuré que son ami était en mesure de collecter des sommes d’argent exorbitantes, dont il a également reçu une partie.
L’ex-directeur aurait également eu un coffre-fort et une télévision payés par d’autres relations d’affaires, son employeur aurait payé des frais privés tels que des fleurs et des factures d’avocat, et il aurait transféré les abonnements Ajax de l’entreprise à son nom.
Emploi lucratif
Il ressort des jugements de la cour de sous-district et de la Cour d’appel que Creemers n’avait pas besoin de cet argent et de ces biens parce que son employeur le payait si peu. Au contraire, en 2019, il a gagné plus de 40 000 euros bruts par mois de salaire et de primes.
Il est également remarquable que Creemers n’ait pas été satisfait de sa démission. Pour récupérer son emploi lucratif ou pour obtenir une indemnité de départ élevée, l’homme est allé en justice l’année dernière.
‘Lanceur d’alerte’
Selon le directeur licencié, son employeur était au courant de sa relation avec l’ami consultant. Le remboursement de ses dépenses privées par la société du consultant ne serait destiné qu’à éviter la TVA.
Les paiements directs seraient des remboursements de prêts et un parrainage ou des investissements dans l’entreprise de chevaux de Creemers C4Horses.
L’ex-directeur a également suggéré qu’il avait été licencié car, en tant que lanceur d’alerte, il s’était opposé en interne aux tarifs élevés facturés à l’entreprise de santé Hulpmiddelencentrum. Il a également affirmé que ses pratiques s’inscrivaient dans la culture d’entreprise d’Econocom.
Conflit d’intérêt
D’un récent rendu public prononciation il apparaît que le tribunal d’arrondissement d’Utrecht a accordé peu de crédit à cette défense, ou n’a pas pris en considération les arguments pertinents pour l’appréciation du licenciement. Le juge a donné raison à l’employeur en octobre dernier.
L’ex-directeur a fait appel de cette décision, mais il a également été franc dans cette procédure. Dans une décision récente, le tribunal d’Arnhem l’a qualifié de « employé qui a subordonné les intérêts de son employeur à ses propres intérêts » et qui a « systématiquement dépassé les limites de ce qui est approprié ».
« Compte tenu du nombre d’occurrences de conflits d’intérêts, de la variété des relations d’affaires d’Econocom que l’administrateur a impliquées, et de la nature des conflits d’intérêts (…) il y a un motif urgent de licenciement immédiat », juge le tribunal.
Affaire non réglée
Selon une porte-parole d’Econocom, cotée à la bourse de Bruxelles, l’entreprise est « victime d’actes illégaux de la part de cet ex-employé ».
Elle dit qu’elle ne peut pas entrer dans les détails de l’affaire, car diverses enquêtes et procédures judiciaires sont toujours en cours. « Nous ne faisons jamais de déclarations dans de tels cas, mais cela ne met pas fin à l’affaire. »
Villa capitale
Creemers n’a pas répondu aux appels de clarification et son avocate Jeanette Stam a refusé de commenter l’affaire. « Je ne fais jamais ça, car les journalistes tirent souvent la mauvaise conclusion. »
Egalement le consultant Priemis, qui a pu facturer plus de 2 millions d’euros mais n’a pourtant pas pu le faire l’an dernier villa capitale à Zeist mis en vente, a refusé de commenter.