De nouvelles données sur la crise climatique brossent un tableau sombre. La terre se réchauffe désormais de plus de 0,2 degré par décennie, ont prévenu jeudi des scientifiques lors de la conférence des Nations unies sur le climat à Bonn. Les objectifs climatiques semblent de moins en moins réalisables.
Cinquante scientifiques ont travaillé sur l’étude. Il montre que le réchauffement climatique induit par l’homme a déjà augmenté de 1,14 degrés Celsius au cours de la décennie 2013-2022 par rapport aux niveaux préindustriels. Pour la période de 2010 à 2019, c’était 1,07 degrés. Donc ça va de plus en plus vite.
Les chercheurs demandent que désormais des mesures annuelles soient prises pour les indicateurs climatiques importants. Pour cela, ils s’appuieraient sur la méthodologie du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les experts du climat de l’ONU. Normalement, ces données ont un temps de traitement de cinq à dix ans. Être rapide sur la balle serait précieux pour les négociations de la COP et le débat politique.
« C’est un dur rappel de la réalité de la situation », a déclaré la paléoclimatologue française Valérie Masson-Delmotte lors de la conférence. Les scientifiques avertissent que l’humanité entre dans une décennie « critique » car le seuil de 1,5 degré pourrait être atteint ou dépassé au cours de la prochaine décennie.
Depuis l’Accord de Paris, le sommet sur le climat vise à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, et si possible 1,5. Mais cela semble de plus en plus irréaliste. La nouvelle étude a examiné le budget carbone restant, qui est la quantité de CO2 qui peut encore être émise pour avoir encore 50 % de chances d’atteindre cet objectif. Ce chiffre a diminué de moitié ces dernières années.