Lors de sa tournée « historique » de cinq jours dans les îles du Pacifique, le président français Emmanuel Macron met en garde contre la domination croissante de la Chine dans la région. Ou comme il l’appelle : le nouvel impérialisme.
Des pays comme les États-Unis et la Chine reconnaissent depuis longtemps l’énorme valeur stratégique de l’océan Pacifique. Jusqu’à présent, le grand absent dans la région reste la France, avec 9 millions de kilomètres carrés, le pays possédant la plus grande zone maritime du monde après les États-Unis. Et c’est une épine dans le pied du président Emmanuel Macron, estime le journaliste Europe Stefan de Vries, surtout maintenant que le nouveau paysage géopolitique a tellement changé.
Lire aussi | « La Chine et les États-Unis jouent à fleur de peau »
Première destination de Macron : la petite île de Vanuatu, qui regorge d’entreprises chinoises depuis plus d’une décennie. Ce n’est pas sans raison que le Premier ministre des Îles Salomon, situées un peu plus au sud, a récemment conclu un accord de sécurité avec la Chine. L’implantation d’une base navale n’y est pas exclue. China Bank a également ouvert le mois dernier une succursale à Port Moresby, la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où Macron se rendra après Vanuatu.
Ironique
Le diplôme nouvel impérialisme il y a quelque chose d’hypocrite de la part de Macron, dit De Vries. Surtout si l’on connaît l’histoire, il est assez ridicule et ironique que Macron considère la Nouvelle-Calédonie comme territoire français parce que la population avait décidé par référendum de rester française. « Il a commodément oublié que la France a pris cette île au milieu du XIXe siècle pour en faire une colonie pénitentiaire. »
Lire aussi | « La visite de Macron en Chine est un désastre total »
Macron peut vouloir autant qu’il veut, mais les moyens français pour garantir la sécurité de cet immense territoire sont limités. Le pays dispose d’une petite marine et son armée de l’air dépend de la base américaine de Guam, au bord de l’océan Pacifique. « Alors oui, même s’il qualifie sa visite d’historique, elle est finalement surtout symbolique. »