L’Allemagne a averti le Mali mercredi 15 septembre qu’un accord avec le groupe de sécurité privé russe Wagner « discréditerait » son déploiement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dans le cadre des missions des Nations Unies et de l’Union européenne.
Cette décision est intervenue après que la République tchèque, l’un des trois principaux contributeurs à la mission de l’UE au Mali, a averti que la Russie tentait de « convaincre les Maliens que l’UE occupait le Mali » et était « très active sur la question ».
« Si le gouvernement malien conclut un tel accord avec la Russie, cela va à l’encontre de tout ce que l’Allemagne, la France, l’Union européenne et les Nations unies ont fait au Mali au cours des huit dernières années », a écrit la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer sur Twitter.
Des sources françaises ont indiqué à l’AFP cette semaine que le gouvernement malien était sur le point de finaliser un accord avec Wagner pour embaucher près de 1 000 mercenaires, un accord qui soulignerait l’influence croissante de Moscou dans la région.
La ministre française de la Défense, Florence Parly, a averti mardi le Mali de ne pas signer de contrat avec Wagner, car cela « irait à l’encontre de tout ce que nous avons fait au Sahel ».
Un porte-parole du ministère de la Défense des Finances ne dément pas les discussions rapportées par l’agence de presse Reuters lundi.
« Le Mali diversifie ses relations à moyen terme afin d’assurer la sécurité du pays », a déclaré le porte-parole de l’AFP.
« Nous n’avons encore rien signé avec Wagner, mais nous parlons à tout le monde. »
Une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a qualifié la perspective d’un partenariat du Mali avec des mercenaires russes de « extrêmement préoccupante » et a déclaré qu’elle était en contact étroit avec ses homologues français à cet égard.
L’Allemagne compte environ 1 500 soldats au Mali dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’ONU MINUSMA et de la mission de l’Union européenne pour la formation des soldats maliens. C’est actuellement la mission étrangère la plus dangereuse pour l’Allemagne.
La France a envoyé des troupes au Mali pour la première fois en 2013 après que des militants islamistes ont envahi le nord du pays.
Depuis lors, Paris a envoyé des milliers de soldats dans l’ensemble du Sahel, où ils ont travaillé avec les forces locales contre les insurgés islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Ces dernières années, l’influence des paramilitaires russes, des formateurs en sécurité, des entreprises et des conseillers en Afrique, en particulier dans la République centrafricaine déchirée par la guerre, s’est accrue.
Le Kremlin a déclaré mercredi qu’il n’y avait pas eu de pourparlers officiels sur la coopération militaire avec le Mali.