Les visions militaires de l’Allemagne et de la France s’affrontent dans le développement de l’« European Sky Shield Initiative » (ESSI), un système de défense aérienne dirigé par l’Allemagne qui doit protéger les dix-neuf pays participants contre les attaques aériennes.
Dans un double entretien avec Le Monde Le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu et son homologue allemand Boris Pistorius ont évoqué les différends entre les deux pays. L’Allemand et le Français discutent aujourd’hui de nouvelles collaborations sur une base aérienne française.
Avec l’ESSI, différents systèmes doivent défendre ensemble l’espace aérien, depuis le sol jusqu’en haut dans les airs. Mais la question est de savoir quels systèmes utiliser, explique le spécialiste de la défense Peter Wijninga du Centre d’études stratégiques de La Haye (HCSS). « Il s’agit d’un conflit entre les intérêts industriels en Europe. L’Allemagne déclare : « Si vous voulez un système rapide, vous devez acheter des produits dans le commerce. »
Les Allemands souhaitent acheter des systèmes déjà développés, notamment le système américain Patriot et le système israélien Arrow. Le système allemand IRIS-T fait également partie des plans. Jusqu’à présent, la France n’est pas membre du réseau de défense aérienne proposé. « Les Français ont refusé. Ils souhaitent également l’achat de systèmes de défense aérienne français. Mais les Allemands affirment une fois de plus qu’il n’y a pas d’alternative au missile Patriot en Europe », explique Wijninga.
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Développement de réservoirs
Les deux pays coopèrent dans d’autres projets de développement d’équipements militaires. Par exemple, il existe un projet commun pour le développement d’un nouvel avion de combat. Dans un autre projet, des travaux sont en cours sur un nouveau char qui remplacera les chars allemands Leopard et français Leclerc. « Potentiellement, les Pays-Bas pourraient participer à ce projet. » Aujourd’hui, les deux ministres se réunissent en France pour discuter des différents projets.
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