Le mégaprocès commence : pourquoi les services secrets n’étaient-ils pas au courant des attentats de Paris ?

La plupart des auteurs sont morts. Sur les 20 hommes jugés, 19 sont soupçonnés d’être impliqués dans les préparatifs. L’un d’eux serait le seul agresseur survivant. Voir les images des attaques en 2015 ici :

Outre ces suspects, 300 avocats et 1800 victimes et proches sont impliqués dans l’affaire. Tant de personnes ne pouvaient pas tenir dans une salle d’audience ordinaire, alors une salle spéciale a été construite au Palais de Justice sur l’île de la Cité, une île de la Seine au cœur de Paris.

Traumatisme national

« La procédure pénale ne consiste pas seulement à traduire les auteurs en justice, mais dans ce cas-ci, il s’agit également de découvrir la vérité. De nombreux détails sortiront », déclare la correspondante de RTL Eveline Bijlsma. « Sur la façon dont cet attentat a été préparé, comment il a été possible sans que les services de renseignement soient sur la piste des terroristes et ce qui s’est passé ce soir-là. C’est une information importante pour les proches des victimes et pour les survivants. Ils veulent souvent savoir exactement comment tout s’est passé, ça peut les aider à faire face. C’est aussi important pour la France, cet attentat est un traumatisme national. »

Que s’est-il passé le 13 novembre 2015 ?

Les attaques ont commencé vers 9h30 un vendredi soir. Trois kamikazes ont fait exploser leurs ceintures de bombes dans et autour du Stade de France, où se jouait alors le match de football France – Allemagne. Cela a fait un mort. Presque simultanément, des hommes armés ont ouvert le feu sur trois terrasses différentes à Paris, tuant 39 personnes. Un terroriste s’est fait exploser sur une quatrième terrasse. L’agresseur a été tué et plusieurs personnes blessées.

La plupart des morts, 89, sont tombés dans la salle de concert du Bataclan. Le groupe américain Eagles of Death Metal s’y produisait, lorsque trois terroristes ont ouvert le feu sur les visiteurs. Le tournage a duré une quinzaine de minutes. Un auteur a ensuite été tué par balle par un officier. Mais il a fallu encore deux heures avant qu’une unité spéciale de la police n’entre dans le Bataclan, après quoi les deux derniers auteurs se sont fait exploser.

Il y avait au total huit attaquants à Paris. Six ont été tués, un s’est enfui, le huitième a été abattu quelques jours plus tard lors d’une descente de police à Paris, avec le cerveau derrière l’attaque. Les attentats ont été revendiqués par le groupe terroriste EI.

Après les attentats, le chemin de fer a conduit la police à Bruxelles. Le seul auteur survivant, Salah Abdeslam, y a été arrêté le 18 mars 2016. Il est jugé par le tribunal avec 13 complices qui ont entravé les préparatifs : ils ont arrangé des voitures, des armes, des ceintures anti-bombes et des abris.

Attaques Bruxelles

Cela concerne principalement les Belges d’origine marocaine. Six suspects ne sont pas présents au procès, certains sont morts, d’autres en fuite. Quatre jours après l’arrestation d’Abdeslam, les terroristes restants ont perpétré deux attentats à Bruxelles : un à l’aéroport et un dans le métro. 32 personnes ont été tuées.

Qui est Salah Abdeslam ?

Il est le seul agresseur encore en vie. 31 ans, né le 15 septembre 1989 à Bruxelles. Salah Abdeslam est un ami d’enfance du cerveau derrière les attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud (qui a été abattu par la police quelques jours après les attentats alors qu’il perquisitionnait un appartement à Saint Denis).

Le frère aîné de Salah, Brahim, a fait exploser sa ceinture de bombes sur la terrasse du restaurant Le Comptoir Voltaire. Salah lui-même a enlevé sa ceinture anti-bombes, pourquoi n’est pas clair. Il reste silencieux. Salah a été condamné à 20 ans de prison à Bruxelles en 2018 pour avoir tiré sur des officiers avant son arrestation. Il fait également face à des accusations en 2022 pour son implication dans les attentats de Bruxelles.

Parmi les suspects figurent également deux hommes qui se sont rendus à Schiphol en bus ce même 13 novembre : Osama Krayem et Sofien Ayari. Fallait-il qu’ils y commettent une attaque ? Ils avaient une valise et un grand sac à dos avec eux.

Attaque de Schiphol

Ils disent eux-mêmes qu’ils devaient voir s’il y avait de grands casiers disponibles. Ils nient avoir dû commettre un attentat. Mais cette explication est mise en doute : ils avaient réservé un aller simple. Les enquêteurs français soupçonnent que Schiphol était également une cible. C’est également indiqué dans la plainte.

Neuf mois ont été réservés pour le procès. Le traitement de fond se poursuivra jusqu’à la fin du mois de mars de l’année prochaine, après quoi les plaidoyers des plus de 300 avocats des proches et des victimes suivront. Début mai, le ministère public rendra la sentence, le reste du mois sera réservé aux avocats des suspects. Le verdict est désormais prévu les 24 et 25 mai 2022. Il y a une audience quatre jours par semaine, à partir de 12h30. Par piété, il n’y a pas de séance entre le 11 et le 14 novembre.

Les victimes parlent

Pendant le procès, il y a aussi de la place pour les victimes et leurs proches. « Ils sont également autorisés à s’exprimer devant le tribunal, ce que des dizaines d’entre eux feront », explique la correspondante Eveline Bijlsma. « Et ils peuvent demander à entendre des gens en justice. Cela s’est déjà produit. Par exemple, le tribunal a fait droit à leur demande d’entendre François Hollande, alors président, et son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. »

Marceline Desjardins

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