Léa Seydoux de révolutionnaire Bond Girl à journaliste ambitieuse en France

Léa Seydoux dans La France de Bruno Dumont, en salles à partir du 21 octobre.

Au sommet du succès mondial de l’athlète et énigmatique Madeleine Swann (mais ne l’appelez pas Bond Girl !) Pas le temps de mourir, Léa Seydoux est de retour sur les écrans depuis le 21 octobre dans un tout autre film, à savoir La France par le très occupé réalisateur français Bruno Dumont, dans lequel elle incarne une journaliste connue qui s’interroge sur elle-même, sa carrière et sa popularité après un accident de voiture qui bouleverse sa vie. Un personnage avec qui, avoue-t-il, « je n’ai vraiment rien en commun. France de Meurs est une femme ambitieuse, carriériste, manipulatrice, mais aussi pour cette différence totale avec mon personnage c’était vraiment intéressant de se mettre à sa place ».

Léa Seydoux (C) R. Arpajou (2)

Et à 36 ans, l’actrice française, lauréate d’une Palme d’Or pour La vie d’Adèle, se prépare à faire parler aussi grâce à nouveau film de David Cronenberg, Crimes du futur, avec Kristen Stewart et Viggo Mortensen, c’est à La dépêche française de Wes Anderson (à partir du 11 novembre). « J’ai toujours aimé alterner des films à fort impact populaire avec des films courageux voire provocateurs comme celui-ci, même en sachant qu’ils n’auront pas la même réaction du public que n’importe quel film avec 007. On se souviendra probablement de moi à l’avenir surtout pour avoir fait tomber James Bond amoureux, mais si une femme après avoir vu La France il questionnera sa vie et modifiera ses objectifs, eh bien je serai encore plus fier d’avoir choisi et soutenu ce film ».

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Intervista à Léa Seydoux

Est-il vrai que vous avez été la première personne à postuler pour le rôle de France de Meurs ?
Oui, j’avais très envie de jouer dans un film de Dumont car j’aime sa capacité de conteur couplée à un grand engagement social, donc, ayant su qu’il préparait La France, j’ai été le premier à le chercher et à lui demander de me considérer comme le protagoniste.

Qu’est-ce qui vous a frappé chez cette femme ?
France de Meurs est un personnage féminin multiforme et attachant, très actuel. La France décrite par le film est exactement celle qui nous entoure aujourd’hui, dans laquelle l’information est exploitée, amplifiée, exploitée et le film fait face à des problèmes très contemporains tels que les « trous noirs » ouverts par une grande popularité.

Avez-vous personnellement été au centre de tempêtes médiatiques ?
Généralement pas parce que je mène une vie isolée (elle est liée de manière romantique à son collègue et ancien mannequin André Meyer, avec qui elle a un fils de cinq ans, George, ndlr), mais je suis entré dans l’affaire Weinstein quand j’ai dit que j’avais été attaqué par lui à Londres. J’ai un souvenir vraiment désagréable de cette agression masculine et je considère comme une victoire forte pour les femmes d’avoir appris à parler, à dénoncer.

Léa Seydoux (C) R. Arpajou (2)

Vous venez d’une famille économiquement et socialement privilégiée, vos grands-parents et grands-oncles ont animé les circuits du cinéma et la maison de production Gaumont. Quand avez-vous décidé d’être actrice ?
Depuis mon enfance, mes parents travaillaient beaucoup et voyageaient autant, je me sentais seul et le jeu d’acteur est devenu mon jeu, et les personnages de fiction mes compagnons d’aventures. C’est alors que j’ai décidé de devenir comédienne.

Dans sa carrière, elle a été dirigée par Woody Allen (en Minuit à Paris), de Raúl Ruiz (en Mystères de Lisbonne) et Ridley Scott (en Robin des Bois), ainsi que quelques-uns des meilleurs réalisateurs français : que demandez-vous encore à votre métier ?
J’aimerais vieillir en jouant des personnages féminins importants, tout en continuant à les alterner avec des films capables d’amener le public en masse dans le public. La saga 007, comme celle de Star Wars ou d’Indiana Jones, a toujours eu un attrait mondial et c’est important car elle crée de la cohésion. Bref, qui est-ce qui n’est jamais entré dans une salle de cinéma ?

Quels films choisissez-vous en tant que spectateur ?
Je suis un spectateur curieux et aussi naïf dans le sens où je me laisse souvent guider par l’instinct dans le choix d’un titre. J’essaie de voir le travail des différents réalisateurs et je suis curieux du travail de mes collègues. J’admire Isabelle Huppert et de nombreuses actrices américaines, à commencer par Frances McDormand avec qui j’ai joué dans La dépêche française.

Léa Seydoux Blanche Gardin (C) R. Arpajou

La bande annonce pour la France

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Albain Forestier

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