Les services secrets surveillent les Afghans : la France évacue avec un triple contrôle

Les services secrets surveillent les Afghans
La France évacuée avec un triple contrôle

Afin de ne pas donner de munitions au populiste de droite Le Pen, le gouvernement parisien fait contrôler à plusieurs reprises le personnel local évacué. Le service de renseignement national a identifié cinq Afghans comme des menaces possibles. En Allemagne également, le ministère de l’Intérieur signale que trois criminels sont rentrés.

La France soumet les Afghans souhaitant quitter le pays à des contrôles de sécurité approfondis : le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a déclaré lors de la réunion du cabinet qu’il existe un « triple filet de sécurité » pour empêcher les menaces potentielles d’entrer dans le pays. Il répondait aux avertissements de la populiste de droite Marine Le Pen sur les risques possibles posés par les réfugiés.

Attal a parlé de jusqu’à 2500 personnes que la France avait évacuées d’Afghanistan jusqu’à présent. Il n’y a « pas de chèque en blanc », a-t-il souligné. « Chaque cas, chaque dossier est soigneusement examiné. » Cela se passe à trois endroits : à Kaboul, lors de l’escale dans une base militaire française aux Emirats Arabes Unis et à l’arrivée en France. « Nos services secrets identifient, interrogent et, si nécessaire, détiennent toutes les personnes identifiées comme des risques potentiels », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Le Pen avait accusé le président Emmanuel Macron de placer les questions humanitaires au-dessus de la sécurité des Français.

A leur arrivée à Paris ce week-end, cinq Afghans ont été informés qu’ils étaient surveillés par la DGSI. L’un d’eux a été placé en garde à vue et devait être déféré devant le parquet en raison de liens possibles avec les talibans.

Le ministère de l’Intérieur autorise la réadmission des criminels

En Allemagne, les contrôles de sécurité sont apparemment moins stricts. Lundi, un porte-parole du ministère fédéral de l’Intérieur a dû admettre que des Afghans qui avaient précédemment commis des crimes graves dans ce pays et avaient été expulsés étaient déjà venus en Allemagne via des vols d’évacuation. Dans le cas d’un « numéro bas à un chiffre », il a été constaté dès l’entrée qu’ils étaient devenus visibles ici auprès de la police, a précisé le ministère de l’Intérieur.

Le « Focus » a rapporté que ce week-end, la police fédérale avait arrêté l’entrée de trois Afghans qui avaient été expulsés d’Allemagne pour divers délits tels que le viol et le trafic de drogue. Arrivés avec une machine d’évacuation, ils ont à nouveau demandé l’asile.

Ce n’était « pas un scénario complètement nouveau » que des personnes venant en Allemagne qui avaient été précédemment expulsées, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur sur l’affaire. En principe, il est également possible dans ce cas de déposer une nouvelle demande d’asile. Le ministre de l’Intérieur Seehofer a suspendu les expulsions vers le pays en crise jusqu’à nouvel ordre.

Marceline Desjardins

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