Le Français Bernard Arnault, président du directoire du groupe de luxe LVMH, entre à la bourse d’Amsterdam avec un nouveau fonds d’investissement. L’introduction en bourse de Pegasus Europe devrait rapporter plusieurs centaines de millions d’euros ; l’intention est que le produit soit réinvesti dans des sociétés financières européennes. Arnault est l’homme le plus riche de France.
La construction qu’utilise Arnault est une société dite d’acquisition à vocation spécifique (SPAC) : un fonds coté vide qui lève des fonds via une introduction en bourse pour investir dans des sociétés existantes et les reprendre. Les SPAC sont devenus en vogue l’année dernière aux États-Unis et sont maintenant également populaires à Amsterdam (encore). La semaine dernière, le véhicule d’investissement ESG Core, destiné aux entreprises durables, s’est rendu au Damrak. L’entrepreneur technologique britannique Michael Tobin aimerait également lister une SPAC.
Pegasus Europe a été fondée par Arnault, qui est l’une des personnes les plus riches au monde avec une fortune estimée à plus de 114 milliards de dollars. Le Français (71 ans) est toujours président du conseil d’administration de Louis Vuitton Moët Hennessy, un conglomérat qui regroupe les marques Dior et Fendi. LVMH a une capitalisation boursière d’environ 170 milliards d’euros. Jean-Pierre Mustier, ancien PDG de la banque italienne UniCredit, est également impliqué dans le fonds d’investissement européen. Mustier a informé l’agence d’information financière Bloomberg qu’il avait l’intention d’investir dans des services pour le secteur financier et les assurances, entre autres.
Pour les fondateurs des fonds d’investissement, une SPAC est lucrative, car ils obtiennent généralement une grande partie des actions de la société acquise pour un prix modique. Il y a aussi des critiques : pour les investisseurs dans la coquille vide, il est moins clair où finit leur argent. La société qui est de facto cotée en bourse via le véhicule d’investissement n’a pas été filtrée avec la rigueur habituelle. (CNRC)
Une version de cet article est également parue dans NRC Handelsblad le 16 février 2021
Une version de cet article est également parue dans nrc.next du 16 février 2021