Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a demandé à la France plus de clarté dans la gestion de la crise malienne, tant diplomatique que militaire. C’est ce qui ressort d’un entretien accordé par Diop au journal L’essor du Mali, centré sur les relations tendues entre le Mali et la France et sur les polémiques qui circulent après la nouvelle d’un prétendu accord entre la junte militaire et le groupe paramilitaire russe. Wagner.
« Nous entendons souvent des interférences avec notre politique intérieure. Il est important que la France prenne ses distances dans la gestion de la crise au Mali. C’est pourquoi j’ai rappelé qu’il y a des autorités et que la France doit travailler avec ces autorités et non avec les partis maliens », a déclaré Diop. Le ministre malien a également déclaré : « Nous attendons que la France comprenne qu’il y a une autorité de transition à Bamako » et « qu’il y a aussi un gouvernement dirigé par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga ».
Selon Diop, l’action de dialogue et de coopération de la France doit s’inscrire dans ce cadre et qui peut également inclure des instances régionales comme la CEDEAO et l’Union africaine.: « Même si nous sommes suspendus de ces institutions, il y a toujours un dialogue en cours pour lever les obstacles », a rappelé Diop. Le ministre a également déclaré que « les relations entre le Mali et la France traversent des moments difficiles mais cela est dû au fait que nous avons souhaité que ces relations soient fondées sur de nouvelles bases ».
Parlant de l’arrivée possible du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali, Diop a déclaré : « Nous l’avons appris par la presse. Au début, nous sentions qu’en tant que gouvernement responsable nous n’avions pas à répondre à toutes les demandes mais ensuite cela a pris une toute autre dimension et est devenu pratiquement une campagne de presse contre le Mali ».
Le gouvernement malien a précisé à plusieurs reprises qu' »il n’y a pas de contrat signé, avec qui que ce soit » : selon Diop, en effet, « notre politique n’est pas de s’appuyer sur une société de sécurité privée, mais plutôt de privilégier le renforcement et l’équipement des nos forces de défense et de sécurité ».