La France veut développer sa propre stratégie cloud qui utilise la technologie américaine. En revanche, Paris dispose de certaines données sensibles stockées de manière sécurisée sur des serveurs situés sur le territoire français. Le traitement de ces données doit également être entre les mains de sociétés françaises ou au moins européennes. Lorsque ces acteurs nationaux licencient la technologie cloud Microsoft et Google, ils sont techniquement à jour.
Le ministre français des Finances, Bruno le Maire, a lancé ce plan hier. Le ministre pense à une alliance industrielle franco-américaine dans laquelle les données restent totalement hors de portée légale des États-Unis. Cela rend également impossible pour les services de renseignement et de sécurité américains de fouiner dans les données françaises.
Selon Le Maire, une telle collaboration avait déjà été mise en place dans les années 1960 dans le domaine des centrales nucléaires. La France a travaillé dans le nucléaire civil avec des licences américaines. Le ministre veut développer une alternative fiable au cloud computing. Les entreprises reçoivent un label de fiabilité si elles répondent aux normes du gouvernement français et à certaines exigences de sécurité. OVHcloud et Outscale (Dassault), entreprises françaises sans surprise, répondent déjà à ces critères. Ce label s’inscrit dans la lignée du projet européen Gaia-X qui impose des règles aux fournisseurs de services cloud. Insatisfait de la rapidité avec laquelle Gaia-X, initié à l’origine par les Français eux-mêmes, prend effet, le gouvernement parisien a maintenant élaboré un plan pour maîtriser les données. Cependant, le plan français s’inscrit dans les plans cloud de l’UE pour la prochaine génération d’infrastructure cloud.
Incidemment, 27 entreprises technologiques européennes ont récemment présenté un plan pour le développement de « services souverains de données ». Ceux-ci devraient être une alternative aux services cloud d’Amazon, d’Alibaba, Google et Microsoft.