« Pegasus Project » : Macron dans le viseur | tagesschau.de


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Statut : 20/07/2021 19h43

Des politiciens européens de haut rang étaient également apparemment la cible du logiciel d’espionnage « Pegasus », y compris le président et des membres du gouvernement français et le président du Conseil de l’UE Michel. Le client était peut-être le Maroc.

Par Christian Baars, Florian Flade et Georg Mascolo, NDR/WDR

La liste des données téléphoniques que les journalistes ont pu consulter dans le cadre du « Pegasus Project » comprend les numéros de plusieurs politiciens de haut rang en Europe. Selon les recherches, il s’agissait de cibles potentielles d’espionnage ciblées par les clients de la société d’espionnage israélienne NSO. Avec le logiciel NSO, les téléphones portables « Pegasus » peuvent être espionnés inaperçus et utilisés à mauvais escient comme un bogue.

L’un des au moins deux numéros de téléphone portable utilisés par le président français Emmanuel Macron est répertorié dans les données de 2019. Selon les informations du journal « Le Monde », il utilise ce numéro depuis 2017. Il pourrait également être joint via celui-ci ces derniers jours. Par ailleurs, un numéro de son environnement immédiat figure sur la liste : celui de son ancien garde du corps Alexandre Benalla.

Par ailleurs, le Premier ministre de l’époque Édouard Philippe et plusieurs ministres en France devraient apparemment être espionnés en 2019, parmi lesquels les membres du cabinet toujours en exercice le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Les numéros de Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur et aujourd’hui ministre de l’Intérieur, de son prédécesseur au ministère de l’Intérieur, Christophe Castaner, et de la ministre de la Justice de l’époque, Nicole Belloubet, ont également été retrouvés.

Christian Baars, NDR, avec de plus amples informations sur le projet « Pegasus »

tagesschau24 18h00, 20 juillet 2021

« Projet Pégase »

L’objectif de la recherche est le logiciel « Pegasus », qui a été développé par la société israélienne NSO. Selon ses propres informations, il ne met le programme à la disposition des agences gouvernementales que pour la poursuite des criminels ou des terroristes.

Dans le cadre du « Pegasus Project », des journalistes ont analysé une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone auxquels l’asbl parisienne Forbidden Stories et Amnesty International avaient accès. Les numéros sont des destinations que les clients de l’entreprise ont saisies comme destinations possibles pour les activités de surveillance.

L’hebdomadaire « Die Zeit », le « Süddeutsche Zeitung », ont été impliqués dans la recherche en Allemagne. Ed et WDR. Des médias du monde entier tels que le « Washington Post » aux USA, le « Guardian » britannique et « Le Monde » en France ont été impliqués. La collaboration a été coordonnée par Forbidden Stories. Le laboratoire de sécurité d’Amnesty International a fourni une assistance technique et une analyse médico-légale des téléphones portables.

Preuve de « Pegasus » sur un portable ministériel

De plus, au cours de leurs recherches sur le « Pegasus Project », les journalistes ont pu identifier le nombre d’autres hommes politiques de haut rang en Europe : ceux de l’ancien Premier ministre belge et actuel président du Conseil européen, Charles Michel, et de son le père Louis Michel, qui a été membre du Parlement européen jusqu’en 2019 et là-bas Président du groupe parlementaire conjoint des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et de l’UE.

Il n’a pas été possible de vérifier si toutes les personnes étaient réellement espionnées ou non. Il serait nécessaire de vérifier les appareils respectifs pour les traces du logiciel. Cependant, le ministre français de l’Environnement de l’époque, François de Rugy, a accepté une analyse de son téléphone. Des experts en sécurité informatique de l’organisation de défense des droits humains Amnesty International ont pu prouver que le logiciel « Pegasus » était effectivement actif sur son téléphone portable en juillet 2019.

Apparemment plusieurs journalistes français ont également été touchés

L’Elysée n’a commenté les informations aujourd’hui que dans la mesure où : « Si cette recherche s’avérait vraie, ce serait en effet très grave. Les révélations de la presse seront complètement éclaircies. » Concernant Macron, en revanche, des employés du service de renseignement étranger DGSE avaient indiqué au journal « Le Monde » qu’il communiquait via un téléphone portable doté d’un logiciel de cryptage spécial. Cependant, le président se voit à plusieurs reprises avec un iPhone sur lequel ce logiciel ne peut pas être installé. Il n’a pas été possible de déterminer de manière concluante à quel appareil spécifique appartient le numéro trouvé dans les données.

En France, des traces de « Pégase » ont également été retrouvées sur les téléphones de plusieurs journalistes, comme ceux du responsable du portail d’investigation Mediapart, Edwy Plenel. Il a déposé plainte à ce sujet lundi. Le parquet de Paris enquête désormais sur diverses accusations possibles, dont la violation des droits de la personne, l’utilisation illégale de données et la vente illégale de logiciels espions.

Des traces mènent au Maroc

Les autorités marocaines pourraient être à l’origine des prétendues attaques d’espionnage en France et contre les Belges Charles et Louis Michel. Les recherches du « Pegasus Project » ont montré que les traces conduisent à l’origine des tentatives de surveillance dans le pays d’Afrique du Nord. On ne sait pas quelle pourrait être la raison de l’espionnage possible.

Le gouvernement marocain n’a répondu à aucun aspect d’une demande. L’ambassade du Maroc à Paris s’est contentée d’annoncer en général qu’il s’agissait d' »allégations infondées » qui avaient déjà été « catégoriquement rejetées » par le passé. Le gouvernement marocain et ses autorités n’ont « jamais acquis de logiciel informatique » pour « infiltrer les appareils de communication ». Les autorités marocaines n’ont jamais eu recours à de tels actes, a-t-elle écrit dans un communiqué.

Dès l’été 2020, des analyses d’Amnesty International avaient montré que le téléphone portable du journaliste marocain Omar Radi avait été infecté par « Pegasus ». Même alors, il n’a pas été possible de clarifier de manière concluante qui était derrière l’attaque. Cependant, selon Amnesty International, il y avait de nombreuses indications qu’il s’agissait des services secrets marocains.

L’ONS rejette les rapports

Le fabricant du logiciel « Pegasus », NSO, ne fait aucun commentaire sur des clients spécifiques. En général, sur demande, elle a informé les médias impliqués dans le « Pegasus Project » que les rapports étaient « pleins de fausses hypothèses et de théories non confirmées ».

Dans une déclaration récente, un porte-parole de l’ONS a écrit que la liste téléphonique était une information falsifiée. Il ne s’agit pas d’une liste d’objectifs ou d’objectifs possibles pour les clients NSO. L’entreprise n’a pas non plus accès aux données de ses clients. Mais il a pu assurer qu’Emmanuel Macron n’a jamais été une cible ou une cible possible des clients de NSO.

La société avait précédemment rejeté les allégations selon lesquelles de nombreux politiciens et journalistes auraient pu être espionnés en utilisant le programme « Pegasus ». Elle dit qu’elle ne vend sa technologie qu’aux agences gouvernementales qui luttent contre le terrorisme et le crime et enquêter sur toute preuve crédible d’abus. NSO pourrait alors prendre les mesures appropriées, telles que la désactivation des systèmes clients. Cela s’est déjà produit plusieurs fois dans le passé.

Moritz Baumstieger, Kristof Clerix, Elodie Guégen, Damien Leloup, Kristiana Ludwig, Nadia Pantel et Gero von Randow ont participé à la recherche de ce texte.

Recherche « Pegasus » – réactions de Berlin

Philipp Eckstein, ARD Berlin, 20.7.2021 · 19:46 Uhr

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