Une fois de plus, la Roumanie a lancé un ultimatum au chantier naval français Naval Group et à son partenaire roumain Constanta Naval Shipyard pour parvenir à un accord. Le groupement a remporté l’appel d’offres il y a près de quatre ans et est autorisé à construire quatre corvettes pour la marine roumaine, mais aucun contrat mutuel n’a été conclu. Les deux chantiers doivent parvenir à un accord d’ici la fin de cette semaine. Cela offre des opportunités au numéro deux, Damen.
El Fateh, un Gowind égyptien, en août 2022. (Photo : US Navy)
En juillet 2019, Naval Group et Constanta Naval Shipyard ont remporté l’appel d’offres avec leurs corvettes Gowind. Une bataille juridique avec Damen a retardé le démarrage, mais après cela, la voie semblait libre pour construire les quatre nouveaux navires indispensables à la marine roumaine. Cependant, en février 2022, aucun contrat n’était encore signé et le délai initial n’était donc pas respecté. Ce délai a été reporté à avril par la Roumanie et n’a pas été respecté, mais lorsqu’une déclaration d’intention a été signée entre la France et la Roumanie le 15 juin 2022 en marge de la visite de Macron, une avancée semblait proche. La date limite, désormais reportée à l’été, a été dépassée sans contrat et la même chose s’est produite avec la date limite d’octobre.
Un an après la signature de cette lettre d’intention, il n’y a toujours pas de contrat. Mercredi, le ministre de la Défense, entré en fonction en octobre, a été interrogé sur ce sujet par la presse. Il a répondu qu’il attendait une réponse du côté français « d’ici la fin de cette semaine ». En fonction de la réponse, une décision sera prise, a indiqué le ministre, selon les médias roumains.
La raison pour laquelle Naval Group et le chantier roumain de Constanta ne sont pas parvenus à un accord plus tôt n’a pas été officiellement annoncée. Une explication qui revient sans cesse en coulisses est qu’il existe un désaccord sur le risque. Le ministère roumain de la Défense pourrait imposer de lourdes amendes en cas de défauts sur les navires. Le projet est de construire les corvettes Gowind en Roumanie, près de Constanta, mais ce chantier n’a aucune expérience en matière de navires militaires. C’est pourquoi Naval Group souhaite que la responsabilité incombe à Constanta, ce qui ne plaît pas beaucoup aux Roumains.
La newsletter mensuelle de Marineschips.nl
En savoir plus sur le contenu de la newsletter ici
Par ailleurs, selon les médias roumains, le chantier naval local mécontent avec les projets d’investissement des Français dans le chantier naval roumain. Par ailleurs, Naval Group a procédé à une correction de prix en lien avec la hausse des prix des matières premières.
Animation d’un Sigma 10514 pour la Marine Indonésienne. (Image : Dame)
Numéro deux
Damen, mandaté en 2016 pour la construction de quatre corvettes roumaines, revient de plus en plus sur le devant de la scène en raison de cette impasse. Selon Défenseroumanie.ro le ministre de la Défense aurait déclaré que s’il n’y avait pas de contrat d’ici vendredi, les négociations avec Damen débuteraient. D’autres médias roumains n’ont pas pris note de cette déclaration, mais ont écrit que si le contrat n’aboutissait pas, le ministère roumain serait obligé de se tourner vers le numéro deux de l’appel d’offres.
Les problèmes que Naval Group rencontre avec Constanta ne s’appliquent pas à Damen, car l’entreprise néerlandaise possède déjà un chantier naval en Roumanie. Damen Galati construit actuellement le navire ravitailleur Den Helder et des patrouilleurs pakistanais. Les frégates ASW destinées à la Belgique et aux Pays-Bas y seront également construites. Damen est cependant copropriétaire d’un autre chantier en Roumanie, Mangalia. Les navires y seraient probablement construits. Afin de livrer plus rapidement, Damen propose désormais de construire simultanément sur les deux chantiers.
L’offre de Damen se compose de frégates Sigma 10514.
Auteur : Jaime Karremann Jaime est le fondateur de Marineschappen.nl et a écrit plus de 1 500 articles sur divers sujets navals. En 2017, il a publié son livre non-fictionnel Dans le plus grand secret et plus tard un thriller sous-marin Orque. Avant de commencer à travailler à temps plein sur ce site, Jaime a travaillé dans la Marine pendant plus de 12 ans, dont la plupart dans un poste civil. Jaime a étudié les communications à Groningen. |