L’entreprise française de défense et Google créeront l’année prochaine une joint-venture pour proposer la technologie de Google sans risquer que les données ne tombent entre des mains américaines.
Thales est l’actionnaire majoritaire de la filiale qui n’a pas encore été nommée, mais la quasi-totalité de l’offre cloud de Google est proposée, soit séparément des propres serveurs et réseaux de Google. Des couches supplémentaires de sécurité et de protection des données seront également ajoutées. Cela devrait empêcher le gouvernement américain de forcer Google à fournir un aperçu des données.
Nuage de confiance
L’objectif est de proposer des services cloud spécifiquement pour les données sensibles de l’État français ou des entreprises françaises. Plus tôt cette année, le gouvernement français a annoncé une initiative appelée Cloud de Confiance (cloud de confiance). Une certification dans laquelle les entreprises françaises tant juridiques que techniques prennent la tête, mais avec la technologie des grands acteurs américains du cloud.
Ce label, de l’Agence française de cybersécurité ANSSI, est nécessaire pour pouvoir stocker des données hautement sensibles en France. Ce dernier doit encore donner son accord, mais le PDG de l’agence s’est déjà exprimé positivement sur l’initiative.
En France pour la France
L’intention est que les données soient toujours stockées en France, que l’infrastructure soit distincte de celle de l’acteur technologique américain et que le support, la sécurité locale et le cryptage se fassent également depuis la filiale et depuis le sol français.
Pas la première fois
La joint-venture sera constituée au premier semestre 2022 et démarrera début 2023. Auparavant, Capgemini et Orange avaient déjà une telle collaboration dans laquelle la technologie de Microsoft (Azure) serait utilisée.
De telles constructions sont relativement rares, mais une initiative similaire est également en cours en Allemagne depuis plusieurs années. En 2015, Microsoft a prévu une centre de données qui est en pratique géré par T-Systems, une filiale de Deutsche Telekom. Cela fait suite au scandale des espions de la NSA. Avec de telles initiatives, les entreprises technologiques américaines veulent toujours pouvoir offrir leurs services, sans que les clients aient à craindre que le gouvernement américain ne les espionne.
En collaboration avec Data News