Le différend entre la Grande-Bretagne et la France sur les droits de pêche au large de l’île anglo-normande de Jersey ne s’arrête pas…
Le différend entre les pays s’était déjà intensifié en mai : lorsqu’une dizaine de chalutiers de pêche français menaçaient de bloquer le port de Saint-Hélier sur Jersey, le gouvernement britannique envoya des navires de guerre dans la zone maritime. La France envoya alors également des navires de guerre.
Parallèlement, Jersey a approuvé mercredi 95 licences supplémentaires pour les bateaux de pêche français, dont 31 pour une durée limitée. Comme l’ont annoncé les autorités de l’île de la Manche. Mais : 75 candidatures ont été rejetées. La France menace désormais de « représailles ».
L’île de Jersey est située à une trentaine de kilomètres au large des côtes normandes et ses eaux sont particulièrement poissonneuses. L’accord post-Brexit négocié par l’UE prévoit que les pêcheurs européens peuvent continuer à naviguer dans certaines eaux britanniques, à condition d’obtenir une licence. Celui-ci leur sera remis s’ils peuvent prouver qu’ils y ont déjà pêché.
Les 95 permis désormais homologués s’ajoutent aux permis de 47 bateaux déjà délivrés depuis le début de l’année. Toute personne qui n’a pas pu soumettre des documents complets immédiatement, reçoit une licence temporaire, comme l’a expliqué l’île anglo-normande. Si vous n’avez pas de permis, vous devrez bientôt arrêter de pêcher dans les eaux au large de Jersey, puis un règlement provisoire expirera.
Les droits de pêche étaient l’un des points de friction de l’accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni, qui est pleinement en vigueur depuis le 1er mai. Les Britanniques doivent donc autoriser uniquement les bateaux de pêche dans leurs zones qui y sont actifs depuis 2012. Les pêcheurs français se plaignent que ce n’est pas facile à prouver.
Paris a réagi avec colère mercredi que toutes les licences demandées n’avaient pas été approuvées. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a désormais évoqué des « décisions totalement inacceptables et irrecevables ». L’approche de Jersey contredit les accords conclus dans le cadre du Brexit.
Il comprend donc parfaitement les inquiétudes et la colère des pêcheurs français. Le gouvernement français travaillera avec la Commission européenne « pour faire avancer ce dossier et également pour examiner d’éventuelles mesures de rétorsion ». Paris s’était déjà plaint mardi que les licences n’étaient pas accordées dans leur intégralité.
La ministre de la Marine Annick Girardin est allée plus loin : « Je compte sur les autres pays européens pour exiger la même chose que la France, car ce que la France vit aujourd’hui sera aussi vécu par d’autres », a-t-elle déclaré à l’issue d’une rencontre avec des représentants de la filière. Tous ses collègues de cabinet ont également été invités à « identifier les éventuelles mesures de rétorsion françaises », de la « question énergétique » aux « flux commerciaux ».
« Drogué du Web. Évangéliste des médias sociaux. Communicateur professionnel. Explorateur amateur. Praticien en alimentation. »