par Maurizio Molinari * –
Lors d’un débat tenu en plénière à Strasbourg, le président Macron a expliqué que les prémisses sur lesquelles l’UE a été fondée – la démocratie, le progrès et la paix – sont désormais en danger, et a demandé un engagement « pour leur donner une nouvelle vie ».
Il a ensuite souligné que la fin de l’État de droit représente le début de l’autoritarisme et que l’UE doit utiliser le dialogue pour reconquérir ceux qui « s’éloignent » des principes démocratiques.
Macron a assuré aux députés que la présidence française accorderait la priorité aux dossiers législatifs qui améliorent la qualité de l’emploi, garantissent des salaires décents, réduisent l’écart salarial entre les sexes, donnent des droits aux travailleurs des plateformes, combattent la discrimination et garantissent l’équilibre entre les sexes dans les conseils d’administration des entreprises.
Il a ensuite proposé d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux. Le président Macron a également évoqué d’autres projets de loi qui devraient être poussés au cours de ce semestre, notamment sur le climat, le numérique et la sécurité.
Dans le domaine de la défense, Macron a souligné que l’Europe doit être capable d’anticiper les risques et de garantir sa propre sécurité, et qu’elle doit être ferme face aux tentatives d’ingérence et de déstabilisation, notamment de la Russie, ainsi que punir efficacement ceux qui violent les règles internationales. .
Il a ensuite conclu en déclarant que « l’Europe doit devenir une puissance culturelle, démocratique et éducative (…) nous en avons la force et les moyens ».
Au nom de la Commission, le vice-président Maroš Šefčovič a souligné que la sécurité européenne était remise en question et a déclaré : « Nous sommes prêts à agir si nécessaire ».
Il a ensuite cité le partenariat stratégique avec l’Afrique, les relations avec les pays des Balkans occidentaux et la souveraineté économique et technologique de l’Europe (« nous ramenons la technologie en Europe ») comme priorités pour les mois à venir. Quant au Royaume-Uni, il a déclaré que la Commission fera preuve de bonne volonté mais que l’Europe a besoin d’un partenaire pour faire de même.
Dans leurs réactions au discours du président Macron, plusieurs députés français se sont concentrés sur les élections présidentielles françaises d’avril 2022. D’autres, se concentrant sur les questions européennes, ont salué les priorités françaises, mais ont ajouté d’autres exigences, notamment :
· Mettre fin aux votes à l’unanimité au Conseil des affaires étrangères, afin de pouvoir répondre avec fermeté, entre autres, au comportement du président russe Poutine,
Remédier au déséquilibre entre les salaires des hommes et des femmes,
· Remettre en cause le Pacte fiscal.
Par ailleurs, plusieurs eurodéputés ont appelé à des progrès sur l’État de droit en Hongrie et en Pologne et ont critiqué le soutien français à la nouvelle taxonomie verte.
* Responsable des médias du Parlement européen en Italie.