‘Off The Record’, le documentaire tant attendu sur Laurent Garnier, peut maintenant être vu dans un petit nombre de cinémas néerlandais. TIOH a vu le film sur le pionnier français de la house et de la techno dans le style; au club/cinéma Lab-1 à Eindhoven.
L’image d’ouverture est belle et révélatrice, tout comme la musique classique correspondante. Laurent Garnier est copilote sur tracteur, chez lui en Provence. Ce n’est qu’à la fin de ‘Off The Record’, dans lequel nous apprenons à mieux le connaître comme le mille-pattes musical et l’homme terrestre et modeste qu’il est, que l’on comprend pourquoi. Le tracteur transporte la gigantesque collection de disques qu’il a amassée pendant plus de trois décennies. Depuis le cottage où la collection est répartie sur plusieurs étages, soigneusement compartimentée comme il ne le sait que dans sa tête, les montagnes d’or noir prennent une nouvelle vocation. En route vers encore plus d’horizons musicaux et de boîtes.
Il y avait déjà une biographie de Laurent Garnier, ‘Electrochoc’ (2003). Maintenant aussi un documentaire, même si un financement participatif était nécessaire pour cela. En un mois, 150 000 euros ont été levés. Le fait que ce soutien ait été nécessaire de la part de ses fans en dit probablement long sur la place qu’occupe et a pris « l’électro » (nom collectif français de la danse) dans le pays d’origine de Garnier. Contrairement aux Pays-Bas et à l’Allemagne, la musique électronique était (et est ?) beaucoup plus difficile à accepter en France.
De Jeff Mills à Carl Cox
D’un autre côté : le réalisateur Gabin Rivoire lui-même n’a pas opté pour le plus simple en termes de production. ‘Laurent Garnier – Off The Record’ a été enregistré dans des villes du monde entier. De Tokyo à New York, de Tbilissi à Détroit et de Paris à Chicago. Pour les images actuelles des performances de Garnier, mais surtout à cause des nombreuses interviews à son sujet avec des collègues. Derrick May, Richie Hawtin, Jeff Mills, DJ Pierre, Carl Cox et bien d’autres prendront la parole.
De plus, il y a de belles images d’archives. On y voit le jeune Laurent dans sa chambre d’enfant, avec ses premiers équipements et sans cesse enchanté par une boule à facettes. Peu de temps auparavant, il s’était inspiré des foires organisées par son grand-père. C’est le premier endroit où il a été initié à une multitude de styles musicaux à haut volume et dans un cadre de spectacle. Et le début d’un tour de montagnes russes à travers le danceland.
Il l’a d’abord emmené à Londres et à Manchester, où Laurent Garnier était là quand la (acid) house a fait irruption dans l’Hacienda. Le devoir (de service) le rappelle alors inexorablement en France, mais il sait le combiner à merveille (« sans sommeil ») avec des virées nocturnes dans, entre autres, le club mythique du Rex à Paris.
Il a rapidement volé partout dans le monde, où il partage encore aujourd’hui son large bouquet musical avec les masses du public des clubs et des festivals. Les images de ces performances sont magnifiques. Nous avons nous-mêmes vu Laurent à Pâques, lorsqu’il a clôturé le samedi du Festival DGTL.
Culture de délire
La force de ‘Laurent Garnier – Off The Record’, déjà présenté à l’IDFA l’année dernière, c’est qu’il est plus qu’un portrait de l’un des plus grands pionniers de la house et de la techno au monde. Le documentaire donne également une bonne image des décennies au cours desquelles il a opéré. Le règne conservateur Thatcher et Reagan des années 1980, contre lequel la culture rave britannique s’est plus ou moins rebellée. La liberté de penser des années 90, après la chute du Mur, quand toute l’Europe se met à danser.
Parfois, Rivoire va un peu trop loin là-dedans, et il ne s’agit plus trop longtemps du personnage principal. Cela aurait également pu être exploré psychologiquement un peu plus loin. L’image du déroulement de la carrière de l’homme est belle et complète. Mais les motivations réelles et profondes de Garnier ou les émois de l’âme sont rarement évoqués.
Ce qui reste, c’est qu’il est un homme modeste, qui ne cherche pas la célébrité mais uniquement la musique et l’énergie sur la piste de danse. Et il parvient même à mettre cela en perspective. « Une telle nuit est très intense, mais au final ce n’est pas comme la vraie vie », dit Garnier vers la fin. « Parfois, c’est pour ça que ça a quelque chose de triste pour moi. »
Laurent Garnier – Off The Record
Au Lab-1 à Eindhoven, le documentaire sera projeté le jeudi 26 mai (21h15) et le mardi 31 mai (19h00). Voir le site Internet Pour plus d’informations.
De plus, ‘Laurent Garnier – Off The Record’ peut également être vu à Melkweg Amsterdam, Kino Rotterdam et LUX Nijmegen.
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