Grenoble (dpa) – C’est une nuit d’été dans une petite communauté française. Un couple célèbre son mariage avec des amis jusqu’à ce qu’une fillette de huit ans soit soudainement introuvable et que le moment heureux se transforme en cauchemar pour sa famille.
Six mois plus tard, le mauvais soupçon est confirmé : Maëlys est morte, son corps enterré dans la nature. L’affaire agite la France et fait horreur. Quatre ans et demi après la disparition des bouts de chou, un tribunal de Grenoble a condamné vendredi un homme à la réclusion à perpétuité pour son enlèvement et son meurtre.
Mais même trois semaines d’audiences au tribunal laissent une question centrale sans réponse : pourquoi ? Comme lors de l’enquête, l’ex-militaire accusé, qui avait auparavant été condamné pour meurtre, a reconnu avoir tué Maëlys au début du procès fin janvier. Alors qu’il a d’abord affirmé qu’il ne voulait pas sa mort, il a admis plus tard qu’il avait intentionnellement pris sa vie. Mais son mobile et les circonstances du crime dans la matinée du 27 août 2017 restent un mystère. La sœur du défunt a exhorté le tribunal: « Dites au moins la vérité! »
Elle était entrée volontairement
Lors de la fête de mariage, le forçat et le petit ont parlé et regardé des photos de ses chiens. Selon l’ancien maître-chien, la jeune fille est alors montée dans sa voiture peu avant trois heures du matin pour voir ses animaux, volontairement, comme le disait la fin des années 30. Puis elle a pleuré, voulu repartir, et il l’a frappée au visage et l’a tuée. Des photos prises par les enquêteurs montraient l’homme voyageant avec une petite silhouette sur le siège passager et retournant plus tard à la fête sans elle.
Le parquet de Grenoble a soulevé à plusieurs reprises la question de savoir si l’ancien militaire avait non seulement kidnappé et tué Maëlys, mais aussi abusé sexuellement de lui. Car dans la foulée il a également dû répondre d’agressions sexuelles sur deux cousins. Au moment du crime, quelques semaines avant la mort de Maëlys, ils avaient quatre et six ans. Les deux enfants dormaient lorsque l’homme les a agressés. Il était incapable de faire cela sur un enfant qui était éveillé, a-t-il dit au procès, et a admis avoir des pensées pédophiles. Mais il n’a pas abusé de Maëlys.
Le psychiatre a des doutes
L’homme a déclaré au tribunal que lorsqu’il a frappé, il a vu le visage d’un jeune soldat qu’il avait assassiné quelques mois plus tôt. Cependant, un psychiatre de Grenoble a déclaré que ces hallucinations n’existaient pas. L’homme a délibérément voulu manipuler l’histoire.
Le processus s’inscrit donc dans la continuité des enquêtes, dans lesquelles les informations n’ont également été révélées que lentement et au compte-gouttes. A l’époque, des traces ADN et des enregistrements caméras ont étayé les soupçons pesant sur l’ex-militaire, qui a finalement conduit les enquêteurs jusqu’à son cadavre six mois après la disparition de Maëlys, changeant à plusieurs reprises sa version des faits.
Dans cette affaire, le tribunal a fixé une période de sécurité de 22 ans pendant laquelle la peine ne peut être réduite. Le jugement correspond à la demande du parquet. La défense avait demandé une peine avec possibilité de libération anticipée.
L’ancien maître-chien a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre d’un jeune militaire en mai dernier. Des enquêtes ont été rouvertes sur d’autres cas de personnes disparues et de meurtres non résolus afin d’examiner un éventuel lien avec lui.