Le loup. L’appel est régulièrement entendu pour tenir l’animal en échec en tirant. Cela semble simple, mais ce n’est pas le cas. Pourquoi pas?
Pourquoi le loup est-il à nouveau sous le feu ?
Surtout parce que l’animal s’adonne régulièrement au petit élevage. Il y a actuellement entre 10 et 20 loups aux Pays-Bas, rapporte le centre de connaissances sur la faune Bij12. Dans le nord des Pays-Bas, le loup a tué environ 500 moutons en 2022. De nombreux éleveurs de moutons sont désemparés.
Pourquoi le loup est-il si bien protégé ?
Eh bien, l’homme lui-même a causé cela. Le loup est chassé depuis des siècles. À tel point qu’à la fin du XIXe siècle en Europe, le prédateur n’était présent que dans un certain nombre d’endroits d’Europe de l’Est et dans les montagnes d’Italie et d’Espagne. Aux Pays-Bas, le dernier loup a été tué dans le Brabant septentrional en 1881. Mais au siècle suivant, les connaissances sur la biodiversité et la gestion de la nature ont changé. En 1982, les pays européens ont signé le traité de Berne qui, entre autres, accordait au loup un statut protégé. Selon ce traité, l’animal ne peut être ni tué ni chassé. Dix ans plus tard, la directive européenne Habitats est adoptée, destinée à préserver la biodiversité européenne. Ici aussi, le loup et son habitat ont reçu un statut protégé.
C’est l’image européenne, mais qu’en est-il des Pays-Bas ?
En acceptant la Convention de Berne et la Directive Habitats, les Pays-Bas ont également adopté le statut protégé du loup. Les accords européens sont inscrits dans la loi sur la protection de la nature depuis 2017. Celle-ci stipule qu’il est interdit de tuer, capturer ou déranger délibérément des loups vivant à l’état sauvage. Tuer un loup est passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 21 750 euros. Les lieux de reproduction ou de repos des animaux ne doivent pas non plus être endommagés ou détruits.
Comment est-il possible que des loups soient tués ailleurs en Europe ?
Bref, ça revient à ça. S’il y a peu de loups dans une zone, ils ne doivent pas être abattus. Si la population augmente de manière significative, alors oui.
Le loup est classé dans diverses « annexes » de la directive Habitats. Cette classification est déterminée, entre autres, en fonction de la mesure dans laquelle l’animal prospère dans le pays ou la région. Aux Pays-Bas, le loup est inscrit à l’Annexe IV ; le gouvernement doit prendre des mesures de protection pour ces espèces animales et végétales et leur habitat. Dans les pays ou régions où l’animal a une population plus importante, il est classé en Annexe V. Dans des conditions strictes, cela offre la possibilité de chasser ou de tuer des loups, à condition que cela ne se fasse pas au détriment de la conservation de l’espèce. Par exemple, la Finlande a des zones interdites, les zones de rennes. Si le loup est là, l’animal peut être chassé ou abattu.
Mais la France a le même statut de protection que les Pays-Bas et pourtant des loups y sont abattus chaque année…
C’est exact : un certain nombre de pays peuvent demander une exception (« dérogation ») au statut général de protection, afin d’éviter des dommages à l’élevage. Un pays comme la France bénéficie de cette exception en raison du plus grand nombre de loups, de sorte que la conservation de l’espèce n’est pas mise en danger en abattant un certain nombre d’animaux.
Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), la France comptait plus de 620 loups en 2021. Les animaux ont causé la mort de 11 849 animaux, principalement des moutons. Cela a coûté au gouvernement 32 millions d’euros de subventions pour des mesures de prévention telles que des clôtures et des indemnisations pour les agriculteurs. Pour réduire ces coûts, les loups sont abattus depuis plusieurs années. Par exemple, en 2021, 118 loups ont été tués.
Mais ici, cela se fait dans des conditions strictes : le loup doit représenter à plusieurs reprises une menace pour tout un troupeau et un éleveur de moutons doit mettre en place des mesures de dissuasion et de protection. Ce n’est que si cela n’aide pas qu’il peut demander la permission de tirer sur le loup.
De telles exceptions ne sont-elles pas possibles aux Pays-Bas ?
Alors tu dois venir d’une bonne famille. La province peut donner la permission de capturer ou de tuer des loups dans des cas exceptionnels, par exemple lorsque la sécurité publique est en jeu ou pour éviter de graves dommages au bétail. Cette dernière peut sembler porteuse d’espoir pour les éleveurs, mais la condition est qu’il n’y ait pas d’alternative satisfaisante à l’intervention et que l’intervention ne s’oppose pas à l’atteinte d’un bon état de conservation. Les deux dernières exigences en particulier rendent rapidement problématique l’abattage d’un loup en bonne santé.
Tirer sur les loups est-il même une solution ?
Non, pas à long terme. C’est du moins ce que disent des biologistes et des écologistes d’universités aux États-Unis, en Australie et au Canada, qui ont enquêté en 2018 sur l’effet de tuer ou de chasser des prédateurs tels que les loups. Selon eux, une population se rétablit – voire double – lorsque les loups sont abattus. De plus, chasser ou tuer des loups rend un loup plus susceptible de chasser le bétail. Là où une meute de loups peut chasser un cerf sauvage, c’est juste plus compliqué pour un loup. L’animal est donc plus susceptible de capturer des proies faciles comme un mouton.
Pendant ce temps, les gouvernements néerlandais sont pris entre la législation européenne, les éleveurs et les défenseurs de la nature ?
Oui pour l’instant. Bien que la discussion sur le loup ait maintenant également atteint le Parlement européen. En novembre, il a adopté une autre résolution – au demeurant non contraignante – appelant la Commission européenne à protéger moins strictement le loup. Selon une petite majorité de parlementaires, le loup n’est plus une espèce menacée. Détail saillant ; peu de temps après, divers médias ont rapporté qu’un poney de 30 ans appartenant à la présidente Ursula von der Leyen de la Commission européenne avait été tué par un loup à Hanovre.
« Explorateur. Érudit de Twitter. Organisateur dévoué. Junkie extrême d’Internet. Nerd de voyage incurable. »