L’Assemblée nationale française a adopté un projet de loi en deuxième lecture visant à prolonger le délai légal des avortements de 12 à 14 semaines. Le texte avait déjà été rejeté par l’Assemblée nationale en octobre 2020, mais a été rejeté par le Sénat en janvier 2021. Sur 577 députés, 123 étaient présents pour le vote mardi soir. Le texte a été adopté par 79 voix pour, 36 contre et une abstention. À l’avenir, les sages-femmes seront également autorisées à pratiquer des avortements chirurgicaux, actuellement réservés aux médecins. Le délai minimum légal de 48 heures entre la consultation psychosociale et le rendez-vous d’une IVG sera également supprimé sans remplacement.
Les républicains remportent une petite victoire
Cependant, les députés « Républicains » opposés au projet de loi ont pu remporter une victoire : la suppression de la clause de conscience spécifique pour les médecins et le personnel médical a été supprimée du texte. La résistance à l’abolition de la clause de conscience spécifique s’était manifestée à l’avance principalement de la part des professionnels de la santé eux-mêmes et d’associations professionnelles telles que le Collège national des gynécologues et obstétriciens. Le comité national d’éthique s’était déjà prononcé en faveur du maintien de la clause de conscience en décembre 2020 : « Le comité national d’éthique est d’avis que la clause de conscience spécifique souligne l’unicité de l’acte médical que représente l’avortement. La commission préconise donc le maintien de la clause de conscience particulière. «
Dans une interview au Figaro, Israel Nisand, ancien président du Collège national des gynécologues et obstétriciens et professeur émérite de gynécologie et d’obstétrique, s’est exprimé de manière critique sur le projet de loi. Plus un avortement est pratiqué tardivement, plus il est dangereux pour la santé physique et psychologique des femmes. À la 14e semaine de grossesse, le fœtus mesure environ 120 millimètres et sa tête est déjà ossifiée. « Pour le sortir, le fœtus doit être démembré et sa tête écrasée. C’est insupportable pour de nombreux travailleurs qualifiés. «
Une autre lecture est en attente au Sénat
Diverses organisations pro-vie se mobilisaient depuis des semaines. Hier matin, le collectif « En marche pour la vie », la fondation « Jérôme Lejeune » et les associations familiales catholiques ont tenu une conférence de presse devant l’Assemblée nationale. La Marche pour la vie annuelle a lieu à Paris le 16 janvier.
Avant que la loi ne soit définitivement adoptée, le texte doit d’abord être lu par le Sénat. Il reste à voir si la modification de la loi sera mise en œuvre au cours de la législature actuelle. DT/fha
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