Le correspondant européen Stefan de Vries a vu un « lien sincèrement profond » entre la France et les Pays-Bas, qu’il n’a pas vu depuis vingt ans. Hier soir, le président français Emmanuel Macron a conclu sa visite d’État néerlandaise au Rijksmuseum d’Amsterdam.
A cette époque, De Vries vivait alternativement aux Pays-Bas et en France et a constaté que les deux pays n’avaient jamais été aussi attirés l’un vers l’autre qu’hier après-midi. « C’était un moment intéressant. »
Selon De Vries, Rutte et Macron comptent l’un sur l’autre maintenant que des changements de leadership ont eu lieu dans de nombreux pays européens. « L’échiquier a changé, mais ces deux pièces sont restées. Ils sont maintenant poussés ensemble pour trouver une réponse à cet échiquier changeant.
Bande de renfort
A l’origine, l’axe franco-allemand a toujours formé le noyau de l’Union européenne, mais De Vries voit cela évoluer. « C’est devenu un trio. Macron et Rutte ne s’entendent pas très bien avec Olaf Scholz : on ne sait pas dans quelle direction va l’Allemagne. Cet axe franco-allemand existe toujours, mais les Pays-Bas commencent maintenant à y jouer un rôle.
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De Vries a déjà vu les relations entre les Pays-Bas et la France s’améliorer depuis l’investiture de Macron. « C’était en mai 2017. En juin, Rutte se rend pour la première fois à l’Élysée. Depuis lors, les deux ont développé une très bonne relation.
Les pays ont tenu hier soir une réunion conjointe du cabinet au Rijksmuseum. De Vries y voit un exemple de ce lien renforcé. « Huit ministres français sont venus consulter leurs homologues néerlandais, pour la deuxième fois. C’est très spécial : la France l’a déjà fait de temps en temps avec l’Allemagne et l’Italie, et les Pays-Bas en font désormais partie.
Critique
Mardi dernier, Macron a dévoilé sa vision de l’avenir de l’Europe dans un discours à La Haye. Peu avant, sa remarque sur le rôle européen dans le conflit sino-taiwanais pouvait compter sur de nombreuses critiques.
« Le pire serait de penser que nous, Européens, devons être précurseurs sur ce point et nous adapter à un rythme américain et à une surréaction chinoise », a-t-il déclaré lors d’une visite à Pékin. Selon Macron, ce serait « un piège pour l’Europe » de s’enfermer dans des crises « qui ne sont pas les nôtres ».
Dépendant
« C’est l’un des rares chefs de gouvernement européens à avoir une vision, un plan », conclut De Vries. « Il pense que nous sommes trop dépendants des États-Unis pour la défense et de la Chine pour beaucoup de technologie et de matières premières. Nous devons développer cela nous-mêmes, dit Macron.
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Cette vision est également de plus en plus adoptée aux Pays-Bas, constate De Vries. « Le concept d’autonomie stratégique est désormais également inclus dans l’accord de coalition néerlandais. Rutte et le gouvernement néerlandais l’adoptent pleinement.
Au cours de cette visite d’État, De Vries a vu les Pays-Bas et la France «prendre vraiment la tête de l’Union européenne». « Où ils finissent par aller, cela reste à voir. Mais ils prennent clairement l’initiative.
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