Les vetos idéologiques de l’agriculture biologique sur les pesticides. Voici les conséquences

Les cultures de tomates et de pommes de terre ont été dévastées par divers ravageurs en France. Les vendanges en bio ont le plus souffert. Avec une circonstance aggravante : les teneurs en cuivre, le pesticide parmi les rares produits autorisés en filière bio, sont en hausse, aussi bien dans le sol que dans les urines des enfants

2021 a été une année difficile pour la production des agriculteurs français : tomates et pommes de terre ont été dévastées par divers ravageurs. Le poids des dégâts, cependant, est tombé surtout sur les cultures biologiques; ce qui suggère la fragilité de la thèse de ceux qui voudraient que toute l’agriculture se convertisse à cette méthode, évidemment moins à même de garantir la sécurité de la récolte. Avec une circonstance aggravante : les teneurs en cuivre, pesticide le plus utilisé car parmi les rares produits autorisés en filière bio, sont en augmentation dangereuse, aussi bien dans les sols que – écoutez, écoutez – dans les urines des enfants qui consomment des produits bio (au moins en La France). Pour en savoir plus, j’ai demandé à Donatello Sandroni, expert en écotoxicologie agricole (sujet sur lequel il a un doctorat), membre du réseau informel. Soie (Sciences et technologies pour l’agriculture).

Ce qu’il m’écrit est le suivant : « En agriculture, chaque année est une histoire en soi : les intempéries et les attaques parasitaires sont en effet indépendantes des capacités de planification des producteurs, qui doivent faire face au mieux aux conditions environnementales changeantes. Et c’est précisément sur « du mieux qu’ils peuvent » que le concept doit être approfondi. Dans ce sens l’agriculture biologique s’est auto-imposée des vetos anachroniques tant dans l’utilisation d’engrais et de pesticides synthétiques que dans l’adoption des biotechnologies. Le résultat est que tout va bien en temps normal, mais quand les millésimes prennent une mauvaise tournure, il y a du mal. Ou, du moins, ce sont plus de problèmes que ceux subis par les agriculteurs qui suivent les techniques beaucoup plus durables de la production intégrée. Par exemple, la flavescence dorée de la vigne et la Xylella des oliviers, maladies mortelles propagées par les insectes, semblent presque impossibles à enrayer en utilisant uniquement des insecticides biologiques, lorsqu’ils sont disponibles.

Mais sans gêner ces épidémies, même le mildiou le plus banal, lorsqu’il s’y infiltre, peut faire plier les genoux des agriculteurs, surtout s’ils sont bio. Ceux-ci, en effet, ils insistent pour se limiter à l’usage du cuivre seulement. Dommage que ce soit un métal lourd avec son propre profil toxicologique et une durée pratiquement éternelle dans l’environnement. Une caractéristique, celle de la persistance, qui rentre dans la farce selon les positions des entreprises qui défendent le cuivre au niveau européen : étant donné que le cuivre est un métal, donc intrinsèquement persistant dans l’environnement, selon elles cette caractéristique naturelle ne doit pas être considérée un défaut. . Cependant, en dehors de cette thèse bizarre, en 2021 les limites de l’agriculture biologique se sont confirmées, loin d’être durable également en raison de ses arsenaux phytosanitaires plutôt raréfiés : dans un article du magazine Agriculture et Environnement une défaite est dénoncée pour les producteurs de pommes de terre français, touchés par le mildiou. Surtout les producteurs bio, qui se plaignent de l’impossibilité d’endiguer la maladie avec les moyens dont ils disposent, à savoir le cuivre, malgré la dérogation obtenue pour utiliser cinq kilos par an au lieu de quatre comme l’exige la réglementation. . Pour démontrer que la chimie agricole est cette chose étrange qu’il faut réduire, mais seulement si elle n’est d’aucune utilité pour l’agriculture biologique.

Dommage que, selon un rapport de la Santé publique française, il y ait eu une augmentation de 8 pour cent du cuivre dans l’urine des consommateurs réguliers de légumes biologiques. Démontrer qu’une agriculture sans produits chimiques, c’est juste se vanter. Cependant, nous doutons que cette nouvelle trouve sa place dans tous ces médias d’investigation autoproclamés qui lancent de merveilleux sprints contre la bio, terrorisant le public avec des « chimiophobies » thématiques sans scrupules. La dernière phrase de l’article français semble être la glose parfaite en ce sens : le cuivre est un cas qui est tout sauf marginal, mais le lobby bio a jusqu’à présent réussi à le camoufler, étant donné que si le métal était retiré, il n’en resterait que peu ou plus rien. Avec tout le respect que je dois aux plans européens non durables connus sous le nom de Green Deal et Farm2Fork, qui souhaiterait consacrer un quart de la surface agricole continentale à l’agriculture biologique. Certes, comme déjà évoqué pour le glyphosate ou d’autres pesticides de synthèse, le cuivre apparaît aussi indispensable pour la défense des cultures, donc une longue durée de vie pour le métal précieux. Ses concentrations urinaires signifient également zéro si elles ne sont pas de nature à indiquer des risques pour la santé. Ce serait pourtant bien si Federbio organisait un événement comme celui d’il y a quelques années sur le thème des substances dans l’urine. Cette fois sur du cuivre plutôt que sur du glyphosate, véritable totem contre lequel le bio s’en prend depuis des années. Il l’attend avec impatience ».

Louie Roy

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