De plus en plus de campings utilisent la reconnaissance faciale : utile, mais est-ce autorisé ?

Alors que Wendy avait déjà réservé l’année dernière au camping Julianahoeve à Renesse, elle a reçu un message frappant. On lui a répondu que la piscine n’était accessible qu’avec reconnaissance faciale. Quiconque ne le souhaite pas n’est pas autorisé à entrer.

« Nous n’avions jamais vécu cela auparavant », a-t-elle déclaré à RTL News. « Mon enfant ne savait même pas encore marcher, mais il devait aussi se faire prendre en photo. J’ai trouvé cela un peu étrange. La réception n’a pas vraiment pu expliquer ce qu’il adviendrait de nos photos.

La reconnaissance faciale en hausse

Les piscines à reconnaissance faciale ont le vent en poupe : depuis l’année dernière, il existe au moins huit campings où les clients peuvent accéder avec cette technologie, selon un inventaire de RTL News. Nous avons trouvé un total de douze campings aux Pays-Bas qui travaillent ou vont le faire.

Cette carte montre où les campings sont connus pour travailler avec la reconnaissance faciale :

La plupart des clients apprécient l’accès via la reconnaissance faciale, assurent RTL News les entreprises qui travaillent avec. Vous n’êtes pas obligé de vous présenter à la réception pour récupérer un bracelet ou un pass à votre arrivée, mais vous pouvez accéder directement à la piscine. Idéal pour le client et moins de travail pour les réceptionnistes.

Autorisation requise

Contrairement à la commodité, les campings ne sont pas autorisés à utiliser simplement la reconnaissance faciale. La loi sur la protection de la vie privée du RGPD stipule que cela n’est autorisé que si les clients donnent leur autorisation explicite. Ce qui n’arrive pas toujours ressort clairement de la tournée de RTL News. De plus, les campings sont obligés de proposer une alternative.

Ils ne sont pas autorisés à vous forcer à donner votre consentement, ce qu’ils font en fait s’il n’y a pas d’alternative. « Si vous réservez un camping doté d’une piscine, vous souhaitez l’utiliser », explique Wendy. « Le fait que je n’étais autorisé à entrer qu’avec la reconnaissance faciale m’a donné un sentiment désagréable. »

Nous avons visité le camping Julianahoeve pour voir comment fonctionne le système et comment les visiteurs y réagissent :

Si vous utilisez la reconnaissance faciale, vous devez être très clair sur ce que vous faites avec les données et combien de temps vous les conservez, explique Jaap-Henk Hoepman, professeur agrégé de sécurité numérique de l’université de Radboud. « Son utilisation est de toute façon un peu controversée. C’est très personnel bien sûr. On peut aussi utiliser cette technique pour détecter des maladies ou l’origine d’une personne, par exemple. »

La reconnaissance faciale est sensible

« Ce que je trouve personnellement difficile, c’est que cela normalise l’utilisation de la reconnaissance faciale », explique Hoepman. « Si vous le faites au camping, pourquoi pas au travail ou dans le train ? La question est de savoir ce que l’utilisation croissante de cela fait à long terme. En tant que camping, je comprends qu’il faut prendre des mesures, mais je me demande ce que  » La valeur ajoutée de cette technologie est grande. Et bien sûr, il existe un grand risque si ce type de données se retrouve ailleurs en cas de violation de données. « 

Le directeur du Henschotermeer a également constaté que la reconnaissance faciale est sensible. Le lac récréatif d’Utrecht souhaitait déjà utiliser cette technologie il y a cinq ans. Après de nombreuses critiques, l’entreprise a cessé ses activités au bout d’un an.

RTL Nieuws a demandé aux campings qui travaillent actuellement avec la reconnaissance faciale de partager leurs expériences. C’était difficile. La plupart des campings sont prêts à vous dire quelque chose, mais parfois, ils deviennent soudainement très occupés lorsque le RGPD arrive. Ou tout à coup, de nombreux invités doivent s’enregistrer.

Plus d’intrus

René Horsman du camping de Koeksebelt à Ommen fait partie des entrepreneurs qui en parlent ouvertement. « Lorsque les gens réservent, ils peuvent prendre un selfie à l’avance », explique-t-il. De cette façon, ils peuvent accéder à la piscine immédiatement après leur arrivée. «Les clients adorent ça.»

La Koeksebelt a également eu beaucoup de problèmes avec les intrus : des gens de l’extérieur qui viennent d’entrer, explique Horsman. « C’est ennuyeux pour les campeurs qui paient. Comme c’est désormais le seul moyen de nager, il n’y a plus personne qui ne devrait pas être là. Cela fonctionne. Vous le verrez de plus en plus dans les années à venir. »

Reconnaissance de visage

La loi sur la protection de la vie privée RGPD stipule que la reconnaissance faciale est en principe interdite, sauf si vous en donnez l’autorisation explicite. Cela signifie qu’en tant que client du camping, vous pouvez également refuser que votre visage soit scanné tout en étant autorisé à accéder à la piscine.

Le RGPD est si strict parce que la reconnaissance faciale est si sensible. Votre visage est unique et le vôtre seul : personnel, irremplaçable. Si vous souhaitez utiliser la technologie, vous perdez le contrôle de votre propre visage : il vous suffit de croire que l’entreprise gérera correctement le profil de votre visage. Parce que si quelque chose ne va pas, c’est quelque chose de différent que si vous perdez un ticket d’entrée ou un bracelet.

Presque toutes les piscines à reconnaissance faciale que RTL Nieuws a pu trouver utilisent des équipements fournis par la société EasySecure de Rotterdam. Evert Hazelhoff, le fondateur de l’entreprise, souligne ce que dit la loi : « Notre conseil est que l’organisation demande explicitement l’autorisation au client, avec un choix totalement libre entre une carte d’entrée ou une reconnaissance faciale », dit-il. « Ce choix doit également être enregistré. »

Les profils faciaux sont supprimés la nuit après le départ du client du camping, explique Hazelhoff.

Il reste à Pascal Veltink de veiller à ce que de plus en plus de campings commencent à l’utiliser. Il travaille pour Stratech, une entreprise d’Enschede qui fabrique des systèmes de réservation pour les campings. « Nous avons trois cents clients, dont trois seulement utilisent la reconnaissance faciale. « Cela reste une petite partie », anticipe-t-il.

« Cela a à voir avec deux choses. La première raison est pratique. Par exemple, dans une piscine extérieure avec un faible soleil, cela ne fonctionne pas toujours. Le système ne reconnaît pas toujours votre visage. Et puis il y a la question du RGPD. « .

Cadice Lyon

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