Tour 2021 : à Van Aert la dernière étape de Paris, Pogacar remporte la Grande Boucle. Classement

Van Aert remporte au sprint la dernière étape du Tour, de Chatou à Paris (108,4 km) : pour le Belge de l’équipe Jumbo-Visma c’est le troisième succès de cette édition. Rien à faire pour Cavendish, qui ne parvient pas à battre le record de Merckx (35 victoires). Défilé sur les Champs Elysées pour le Slovène de 22 ans Tadej Pogacar, à son deuxième triomphe consécutif dans la Grande Boucle et déjà rebaptisé, justement : « le nouveau Cannibale »

C’était le jour de la « parade » le Champs Élysées, un classique maintenant par Tadej Pogacar, A tout juste 22 ans et toujours maître du Tour de France après le triomphe de 2020. Dans le dernier effort, dans un Paris embrassé par le soleil, fête aussi pour les belges Wout Van Aert, au troisième sceau de cette 108e édition : moqué dans le sprint Marc Cavendish, qui se console avec le maillot vert mais ne parvient pas à surmonter la primauté de 35 victoires de Merckx et désespère, à l’arrivée, d’avoir gâché la « rigueur » décisive. Pas un bon moment pour les Britanniques.


Wout Van Aert « brûle » Cavendish à son arrivée à Paris, dans la dernière étape du Tour – © Getty

Pogacar, une autre tournée record. L’Italie ne brille pas

Si l’année dernière il n’a pas pu (aussi) se vanter du titre de plus jeune vainqueur de l’histoire – en 1904 Henri cornet il avait 19 ans et 352 jours – aujourd’hui personne ne pourra lui refuser la médaille du premier coureur à en avoir remporté deux, sur le Tour. Le seul à porter les trois chemises (jaune, pois et blanc) en deux éditions. Il est meilleur qu’Eddy Merckx ! Et à multiplier par 2… il y aurait aussi le nombre d’étapes conquises : trois, comme en 2020, quand le maillot jaune – non sans un léger sentiment de culpabilité – envers son compatriote Primoz Roglic, qu’il ne regardait jusqu’à il y a quelques années qu’à la télévision, a récupéré un pas de son triomphe dans le contre-la-montre de La Planche des Belles Filles. Cette fois, il n’avait pas de rivaux, Tadej : il a arraché la tête à Mathieu van der Poel dans la huitième étape (le 3 juillet Le Grand-Bornand) et n’a jamais baissé les bras, dominant les Pyrénées et laissant les miettes aux différents Carapaz, Uran, Kelderman. Le seul à lui tenir tête était le Danois Jonas Vingegaard, arrivé de la sauvegarde de Tom Dumoilin (celui qui prétend que Pogacar pédale « comme un mineur ») et est devenu l’homme de pointe de Jumbo-Visma après le retrait de Roglic lui-même. Non reçu Vincenzo Nibali – roi de la course française en 2014 – qui a concentré ses énergies psycho-physiques à l’assaut de l’or olympique et de l’Italie, sans son as (le « Squalo » était le dernier bleu à faire une étape, en 2019 à Val Thorens) restait encore la bouche sèche, se consolant avec la 12e place au classement général du Lombard de 31 ans Mattia Cattaneo, au meilleur grand tour de sa carrière. Chapeau.

Le podium du Tour 2021 : Pogacar entre les Vingegaard (père et fils) et Carapaz
Le podium du Tour 2021 : Pogacar entre les Vingegaard (père et fils) et Carapaz – © Getty
La fête de Pogacar aux Champs Elysées avec les camarades des Emirats Arabes Unis
Le festin de Pogacar sur les Champs Elysées avec d’autres Émirats Arabes Unis – © Getty

Tadej, de Slovénie avec fureur : histoire d’un prédestiné

L’enfant prodige du cyclisme mondial est né le 21 septembre 1998 (l’année magique de Marco Pantani) à Komenda, un village de 5 mille âmes qui vit de l’agriculture et des chevaux. Son nom commence à circuler en 2018 après laexploit Dans le Tour du futur, confirmé par la victoire du Giro del Friuli, deux succès probants Andrej Hauptman, découvreur de talents des Emirats Arabes Unis, pour lui proposer un contrat professionnel avec l’équipe d’Abu Dhabi et l’emmener au Tour ’19, qui se referme aussitôt sur le podium, tremplin pour gravir les Grande boucle. Grimpeur et chronoman, parfois critiqué pour avoir libéré trop de watts de ces jambes (il y en a même qui auraient perçu des « bruits métalliques étranges » à la roue arrière de sa voiture de course), est un peu le Djokovic de la pédale, est à l’aise sur toutes les surfaces : ce n’est pas pour rien que le 25 avril il a également posé son premier monument classique au babillard, sur les côtes du Liège-Bastogne-Liège, battant le champion du monde Julian Alaphilippe au sprint. Il dit qu’il n’a pas d’idoles, sauf pour Luka Doncic, star des Mavericks en NBA et slovène comme lui. Il vit à Monte-Carlo avec sa compagne Urska Zigart, également cycliste, en 2020 champion de Slovénie du contre-la-montre, trois participations au Giro Rosa. Et foodblogger, à ses heures perdues : la nutritionniste de confiance du garçon au moment du confinement. « Je fais en sorte que Tadej ne perde pas de poids », écrit-il en plaisantant en tête de son compte Instagram, garni de biscuits et de pizza à volonté.

Tadej et sa compagne Urska, également championne de cyclisme
Tadej et sa compagne Urska, également championne de cyclisme – Instagram @tadejpogacar @urskainthekitchen

Le « nouveau cannibale » : les chiffres d’un triomphe

Il ne pourra certainement pas s’en tirer avec un nouveau mixeur en cadeau pour sa belle, chère Tadej, qui remportera pour la deuxième fois une figurine proche de 600 millions d’euros: 500 mille pour le général (200 mille euros pour le 2e classé et 100 mille pour le 3e), plus 25 mille pour le maillot à pois et le même nombre pour celui du meilleur jeune, auxquels s’ajouteront 11 mille pour chacun succès de scène. Des chiffres ahurissants pour le cyclisme, un peu moins pour lui, qui a déjà un boulot de top-cycliste (5 millions par saison) bien qu’il ne soit pas du genre à se contenter. Merckx l’a dit aussi, et qui de mieux que lui : « Pogacar est le nouveau cannibale ». Et les gâteaux de la copine ne suffiront pas à lui faire passer son appétit.

Pogacar et les maillots du Tour
Pogacar premier sur trois classements, mais il n’a pas pu porter tous les maillots… – © Getty

L’ordre d’arrivée de la 21ème et dernière étape

1) WOUT VAN AERT (JUMBO-VISMA) 02h39’37 »

2) JASPER PHILIPSEN (ALPECIN-FENIX) st

3) MARK CAVENDISH (DECEUNINCK-QUICK STEP) st

4) LUKA MEZGEC (TEAM BIKEEXCHANGE) st

5) ANDRÉ GREIPEL (ISRAEL START-UP NATION) st

Classement général (maillot jaune)

1) TADEJ POGACAR (EAU TEAM EMIRATES) 83h01’56 »

2) JONAS VINGEGAARD ​​(JUMBO-VISMA) + 5’20 »

3) RICHARD CARAPAZ (INEOS GRENADIERS) +7’03 »

4) BEN O’CONNOR (AG2R CITROEN) +10’02 »

5) WILCO KELDERMAN (BORA-HANSGROHE) +10’13 »

6) ENRIC MAS (ÉQUIPE MOVISTAR) + 11’43 »

7) ALEXEY LUTSENKO (ASTANA-PREMIER TECH) +12’23 »

8) GUILLAUME MARTIN (COFIDIS) + 15’33 »

9) PELLO BILBAO (BAHREIN VICTORIEUX) +16’04 »

10) RIGOBERTO URAN (EF EDUCATION-NIPPO) + 18’34 »

12) MATTIA CATTANEO (DECEUNINCK-QUICK STEP) +24’58 »

Classement des grimpeurs (maillot à pois)

1) TADEJ POGACAR (EAU ÉQUIPE ÉMIRATS): 107 points

2) WOUTER POELS (BAHREIN VICTOIRE): 88

3) JONAS VINGEGAARD ​​(JUMBO-VISMA): 82

Classement par points (Maillot vert)

1) MARK CAVENDISH (DECEUNINCK QUICKSTEP) : 337 p.

2) MICHAEL MATTHEWS (TEAM BIKEEXCHANGE): 291

2) SONNY COLBRELLI (VICTORIE DE BAHREN) : 227

Classement des jeunes (Maillot blanc)

1) TADEJ POGACAR (ÉQUIPE Émirats Arabes Unis)

2) JONAS VINGEGAARD ​​(JUMBO-VISMA)

3) DAVID GAUDU (GROUPAMA-FDJ)

Classement par équipe

1) BAHREIN VICTOIRE : 249h16’47 »

2) EF EDUCATION-NIPPO : +19 ’12 »

3) JUMBO-VISMA : +01h 11’35 »

Tadej Pogacar roi de Paris : le "carte postale" finale de l'Arc de Triomphe
Tadej Pogacar roi de Paris : la dernière « carte postale » de l’Arc de Triomphe – © Getty

Albain Forestier

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